L'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles, Amar Belani, n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour qualifier les sorties burlesques de l'ambassadeur du Maroc, Omar Hilale, de «parfaite illustration de la fable de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf». Dans un entretien accordé à Afrique Asie, Belani conteste les agissements de Hilale à l'égard de hauts responsables algériens, lors du sommet des Non-alignés du 17 septembre. Ce diplomate avait, lors dudit sommet, répondu indirectement à la déclaration du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui avait déclaré, quelques heures auparavant, que «le Mouvement doit rester fidèle aux 17 territoires non autonomes (…) notamment un dans son voisinage immédiat, le Sahara occidental qui doit exercer son droit inaliénable à l'autodétermination, conformément aux dispositions de la légalité internationale et à celle continentale africaine». Le représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies a, ainsi, affirmé que «n'en déplaise à certains (ministre algérien Ndlr), la question du Sahara marocain n'est pas une question de décolonisation, mais de parachèvement définitif de son intégrité territoriale». Pour Amar Belani, ces «vaines gesticulations nourries de rhétorique inepte» ne doivent faire l'objet «ne serait-ce qu'une once d'attention». Belani estime que le Marocain Hilale tente «désespérément» de faire accroire à une «bilatéralisation» de la question du Sahara occidental. Seulement, ce qui est clair pour le diplomate algérien, c'est que le Sahara occidental est pour «l'ensemble de la communauté internationale, une question de décolonisation qui doit être menée à son terme, conformément à la légalité internationale». Pour l'interlocuteur d'Afrique Asie, les hauts responsables algériens ont «mieux à faire que d'accorder ne serait-ce qu'une once d'attention à de vaines gesticulations nourries de rhétorique inepte». En réaction aux conclusions de l'avocat général de la Cour de justice de l'UE (CJUE), l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles pense que tout le monde devra prendre note des conclusions de l'avocat général sur l'accord avec le Maroc sur la libéralisation des échanges de produits agricoles et de la pêche. Dans cet accord, rappelons-le, Melchior s'est clairement prononcé en faveur de l'inapplicabilité des accords conclus par le Maroc avec l'UE sur le territoire du Sahara occidental. En effet, en estimant qu'au sens du droit international, l'avocat général conclut que le Sahara occidental «ne fait pas partie du territoire du royaume du Maroc et que, par conséquent, les accords d'association et de libéralisation des échanges conclus par le Maroc avec l'UE ne lui sont pas applicables». L'avis de l'avocat général représente véritablement, disait encore Amar Belani, «un important gain politique pour le Front Polisario». Puisque, ajoute-t-il, il «le conforte dans son combat libérateur».