L'erreur humaine, l'état de l'infrastructure, la signalisation… sont autant de facteurs pouvant être à l'origine de la collision de deux trains à Boudouaou. Cependant, on aurait pu éviter cet accident. C'est ce qu'a souligné, en substance, Yacine Bendjaballah, premier responsable de la SNTF, sur les ondes de la Radio nationale. Quelques jours après l'accident qui a coûté la vie au chef de train et causé des blessures à 78 personnes, ce responsable a reconnu la nécessité de mettre en place un système électronique de localisation à distance des trains (GSMR). «Les technologies modernes se sont intéressées au facteur humain qui est le maillon faible du système ferroviaire», disait Bendjaballah. Et d'ajouter : «Réduire la chaîne humaine est, selon lui, un moyen indéniable pour minimiser un cas de figure de l'erreur humaine.» Il y a aussi, cite-t-il, la gestion des intervalles entre les trains. «Pour gérer un intervalle entre deux trains, il existe un système de détection de train sur le réseau», explique-t-il à la radio. Une sorte de gestion centralisée, pour pouvoir détecter tout les trains sur un écran. Et aussi pouvoir communiquer à distance avec le personnel. «Nous sommes aujourd'hui à 15 minutes d'intervalle entre deux trains dans les 14 heures d'exploitation. Pour pouvoir transporter 60 millions, il faut augmenter cette fréquence», enchaîne le responsable de la SNTF. Mais pour ce faire, ce système d'exploitation qui, souligne Bendjaballah, est «dépassé», doit être modernisé. C'est pourquoi le directeur général de la Société nationale de transport ferroviaire a annoncé, hier, que l'année 2017 marquera la fin de l'utilisation de l'ancien matériel roulant. Il indique, dans ce sens, que 127 milliards de dinars, au total, devraient être investis pour moderniser le transport de passagers et de marchandises par train. Une partie de ce budget, précise-t-il, a été consacrée pour acquérir un parc de 17 autorails, destinés à relier les grandes métropoles. «C'est là qu'il y a une forte demande de la clientèle», précise-t-il. En d'autres termes, les lignes ciblées dans un premier temps sont celles reliant Alger à Oran, Constantine, Béjaïa et Chlef. Il y a également d'autres axes concernés par ce projet, à savoir les liaisons ferroviaires vers Biskra et Touggourt, en plus d'autres régions des Hauts Plateaux et du sud du pays. L'invité de la Chaîne III a annoncé l'acquisition progressive de 65 locomotives à traction électrique, ainsi que 30 autres à traction diesel. Les premières seront destinées aux trains de voyageurs, les secondes pour le transport de marchandises. TGV Algérie - Maroc en phase d'étude Pour les locomotives déjà existantes, Bendjaballah fait savoir que quelque 200 voitures sont en train d'être rénovées pour un montant de 8 milliards DA. S'agissant de la création d'une ligne à grande vitesse, le DG de la SNTF signale, sans donner de date d'exploitation, que le projet est en cours d'étude. Il dira, par contre, que des chantiers autant importants seront réalisés, à l'instar des travaux de rénovation ou de mise à niveau des gares, de création de bases logistiques, de dédoublement des voies, d'aménagement ou d'élimination des passages à niveau et de standardisation des systèmes de signalisation.