Finalement, la commune de Birtouta a été retenue pour l'implantation du nouveau marché de gros des produits alimentaires. La décision a été annoncée par la ministre des Relations avec le Parlement, Ghania Idalia, en réponse à une question d'un élu de l'APN. L'opération du choix de terrain d'une superficie de 30 ha dans ladite commune est actuellement au stade de la procédure administrative, à l'issue de laquelle est prévue la réalisation de la plus grande partie des locaux issus du marché de Semmar. A rappeler que la délocalisation de ce dernier se fera sur deux sites, l'un à Birtouta et l'autre à Kharrouba, dans la wilaya de Boumerdès. Toutefois, s'agissant de ce dernier, la ministre a précisé qu'il ne sera fonctionnel qu'après la levée des réserves émises par les services compétents, à savoir notamment, les irrégularités relevées en matière de construction et d'urbanisme ainsi que celles ayant trait à la sécurité des usagers, situation qui, selon la ministre, a conduit à l'arrêt de l'exploitation du marché en question. Les services concernés avaient refusé, en effet, de délivrer le visa nécessaire jusqu'à la régularisation de la nature juridique de l'assiette de terrain. Il a été constaté que les locaux ont été érigés sur des conduites d'assainissement sans citer le non-respect de la distance réglementaire vis-à-vis du chemin de wilaya n°12. Les autorités ont dégagé une enveloppe de 4 millions de dinars, destinée aux aménagements extérieurs de ce marché. Toujours selon la ministre, des instructions ont été données pour accélérer les travaux y afférents afin de permettre aux commerçants d'entamer les aménagements intérieurs des espaces commerciaux. Pour rappel, l'Etat a décidé, en 2015, de délocaliser le marché de gros des produits alimentaires de Semmar, le plus important du pays (il couvre toutes les wilayas du Centre et plusieurs autres de l'Est et de l'Ouest), en raison du caractère anarchique que revêt l'activité, échappant à tout contrôle, notamment fiscal. La grande majorité des transactions se fait de manière informelle, soit sans facturation. C'est dans le souci de réglementer l'activité intense qui s'y déroule mais aussi, crise économique oblige, pour récupérer une bonne partie de l'évasion fiscale pratiquée par une poignée de barons ayant main basse sur le marché de Semmar, dont la délocalisation a été rendue nécessaire. De plus, beaucoup de locaux ne sont pas conformes à la réglementation régissant l'activité commerciale, dans le sens où ils ne réunissent pas les conditions de stockage et de conservation des produits alimentaires, en particulier les périssables. Il faut dire que les locaux ne sont que de simples garages situés au rez-de-chaussée des constructions dont la plupart ne sont pas finies par leurs propriétaires, un facteur qui joue en faveur d'une location moins élevée. Certains propriétaires tiennent par contre à récupérer leurs biens pour en disposer à leur guise et les transformer, pourquoi pas, en leurs propres commerces, même si quelques familles ont à maintes reprises exprimé leur colère contre la pratique du commerce au sein de ce quartier caractérisé par une anarchie indescriptible, le bruit incessant de la noria des camions livreurs à longueur de journée.