Les praticiens de la santé publique comptent investir de nouveau le terrain pour dénoncer le blocage du dialogue par la tutelle et la lenteur prise dans la satisfaction de leurs revendications. Sur fond de blocage du dialogue social, le Syndicat des praticiens de la santé publique (Snpsp) annonce deux actions de protestation. Il s'agit d'un sit-in, le 19 octobre devant les différentes directions de la santé de wilaya et un autre le 26 du même mois devant le siège du ministère à Alger. «Notre action se veut une protestation contre la politique de marginalisation, suivie par la tutelle à l'encontre de notre corporation», a déclaré Lyes Merabet, président du Snpsp. En effet, c'est lors de la réunion extraordinaire du conseil national, vendredi, que cette décision a été prise. «Le conseil national a adopté par voie de vote le retour à la protestation à travers l'organisation d'un sit-in devant les directions de la santé de wilaya, le 19 octobre 2016, et devant le siège du ministère de la Santé, le 26 octobre 2016 à 11h», indique le syndicat dans un communiqué. Son président a, toutefois, affirmé que toutes les réunions avec l'administration seront boudées par sa corporation. C'est ce qui a été formulé dans une lettre adressée au premier responsable du secteur. «Devant cette situation, nous avons le regret de porter à votre connaissance notre gel de toute réunion avec votre administration jusqu'au rétablissement du dialogue avec notre instance syndicale», lit-on. Le syndicat instruit, dans ce sens, ses bureaux locaux et ceux des wilayas de justifier le dépôt de cet écrit au niveau de l'administration locale, les directions de la santé publique, l'inspection de travail territorialement compétente et le ministère. Dans la même correspondance, le même syndicat dénonce avec fermeté la situation de blocage induite par la fermeture des voies du dialogue et le «mutisme méprisant» instauré par le département de Boudiaf depuis le mois de mai. Comme il dénonce l'exclusion des élus du bureau national des réunions de travail, de dialogue et de négociation, conformément aux dispositions de la loi 90-14 du 2 juin 1990, relative aux modalités d'exercice du droit syndical. Il était aussi question, lors de la même réunion, de trancher la position du Snpsp quant à son adhésion à la grève annoncée par les syndicats automnes, opposés à l'avant-projet de loi relatif au départ à la retraite anticipée. «L'engagement du Snpsp dans le cadre de l'intersyndicale est entier et le conseil national a voté à l'unanimité des membres présents le recours à la protestation pour dénoncer les décisions de la dernière tripartite», souligne-t-il dans son document.