L'Instance de suivi et de concertation de l'opposition (Icso) se réunit aujourd'hui au siège du parti Talaïe El Houriyet de Ali Benflis. A l'ordre du jour, en plus des questions économiques et sociales, l'épineux dossier des prochaines élections législatives qui divisent les membres de cette instance. «Ces élections seront le thème principal de la réunion», a fait savoir le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, qui vient d'être confronté dans sa position de boycott par Ali Benflis. Si Talaïe El Houriyet tranchera son choix au mois de janvier 2017, à l'occasion de la réunion du comité central du parti, il n'en demeure pas moins que son chef a déjà des positions sur ces élections. Pour lui, les prochaines législatives sont une «perte de temps». «A trop faire une fixation sur ces élections à venir, nous perdons de vue l'essentiel et l'essentiel réside dans un système politique archaïque qui a besoin d'une refondation. Et à trop se focaliser sur ces mêmes élections, l'on oublie que le pays fait face à une crise politique, économique et sociale d'une envergure sans précédent à laquelle les élections à venir ne changeront rien et n'influeront en rien sur le cours particulièrement dangereux qu'elle est en passe de prendre», a-t-il déclaré dans une interview accordée à El Watan. Pour lui, les élections à venir ne font pas le poids face à la gravité de cette crise. «Elles peuvent occuper ou distraire ceux qui veulent bien leur accorder une importance. Elles peuvent donner l'illusion d'une routine ou d'une normalité pseudo-démocratique», a-t-il ajouté, en évoquant un Etat national dont les vulnérabilités s'accentuent, une économie nationale en perdition et une société saisie d'angoisse et de craintes quant à son avenir. «Compte tenu de cette situation, et c'est la seule qui compte, que peut-on attendre des élections à venir ? Rien d'autre qu'une perte de temps alors que la crise de régime s'amplifie et s'aggrave», a-t-il tranché. Le parti de Benflis va-t-il alors perdre son temps en participant à ces élections ? Va-t-il alors boycotter ces échéances, au moment où il s'est acharné contre la nouvelle loi électorale ? En tout cas, les déclarations de l'ancien chef de gouvernement rassurent Sofiane Djilali qui milite pour un boycott collectif des partis membres de l'Icso, composé essentiellement de la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique (CLTD) et du Pôle des forces du changement. «Plusieurs partis membres de l'Icso ont exprimé leur envie de participer à ces élections législatives mais ils n'ont pas encore définitivement tranché la question. Ils ont annoncé des réunions de leurs instances dirigeantes pour prendre des décisions finales et il n'est pas exclu qu'ils reviennent sur leur envie de participer s'ils jugent que leur participation sera improductive», a-t-il déclaré au Temps d'Algérie. Une chose est sûre : l'Icso n'oblige pas ses membres à adopter la même position concernant les prochaines élections législatives, étant donné que la participation ou non aux prochaines échéances électorales relèvent des prérogatives souveraines des partis, comme l'a affirmé Benflis.