Le 9e Festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda) a ouvert ses portes hier matin et se poursuivra jusqu'au 8 du mois courant à l'esplanade de Riadh El Feth, à Alger. Placé sous le slogan «9e bulle pour le 9e art», le Fibda de cette année accueille l'Italie comme invité d'honneur. Un pays choisi selon la logique du festival qui switche chaque deux ans entre un pays africain et un autre européen. «De plus, on a choisi l'Italie car c'est un pays qui jouit d'un siècle de culture dans la bande dessinée. Le premier festival dédié à cet art a été tenu en Italie», a souligné Mme Dalila Nedjam, commissaire du Fibda. L'invité d'honneur n'est pas venu les mains vides puisqu'une imposante exposition sur la fabuleuse histoire de la bande dessinée italienne occupe un stand de 300 m2. Dédié au regretté dessinateur et caricaturiste Rachid Aït Kaci, le Fibda présente une rétrospective de toute l'œuvre du défunt artiste. Lors de la cérémonie d'ouverture, cinq dessinateurs algériens de talent ont été honorés. Salim Brahimi qui a reçu le grand prix de la reconnaissance, Youcek Koudil alias l'Andalou a eu le grand prix d'honneur et Fella Merdougui, le prix de la reconnaissance. Deux prix sur le patrimoine ont été également décernés à Ryad Aït Hamou et Sid Ali Oudjihan. Bien que l'austérité n'ait pas épargné le Fibda, cela ne l'a pas empêché d'augmenter le nombre des pays participants à 40, contre 32 pays dans la précédente édition. En plus des habitués, tels que la France, la Tunisie, le Togo et la Libye, le Mexique participe pour la première fois avec une magnifique exposition du XXIVe «Catalogue des illustrateurs de publication pour l'enfance et la jeunesse». En plus de cette dernière, composée de 34 œuvres, le Mexique présentera aussi des courts métrages d'animation pour les enfants et donnera une conférence autour de l'histoire de la bande dessinée mexicaine, animée par Juan José Gonzalez Mijares, ambassadeur du Mexique en Algérie. Mis à part les expositions, les ateliers de formation et d'initiation au 9e art, le public trouvera aussi l'exposition sur les nouvelles couleurs africaines. Les conférences ne seront pas en reste, puisque six rencontres sont prévues, notamment sur le phénomène international du cosplay, le film d'animation en Algérie et la découverte de la bande dessinée mexicaine. Un musée pour le 9e art algérien «On a récupéré un patrimoine de bande dessinée qui s'étale sur une dizaine d'années, il est temps maintenant d'avoir notre propre musée et d'y mettre tout ce capital. On a des dessins qui datent des années 1960, et toute cette richesse, il faut la préserver», a indiqué Mme Dalila Nedjam. Elle fera savoir qu'elle poursuit les démarches nécessaires avec le ministre de la Culture pour voir quel espace adéquat occupera ce musée. «Pour le moment, on a un petit musée qui existe au niveau de l'Oref mais il ne répond pas aux normes. De son côté, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, qui a inauguré le festival en faisant une visite des stands, a déclaré que le Fibda s'affirme d'année en année, au plus grand bonheur des professionnels du 9e art. Il a par ailleurs souligné la nécessité de poursuivre les ateliers de formation qui encouragent chaque année les amateurs de la BD. «Les ateliers du Fibda ont donné leurs fruits avec des dessinateurs confirmés qui participent avec leurs œuvres dans des festivals à travers le monde», a-t-il indiqué. En ce qui concerne le prix d'entrée du Fidba, Azzedine Mihoubi a expliqué que tout «comme les autres disciplines, la culture doit être lucrative et rentable. De plus, le prix reste symbolique et il faut habituer le public à considérer la valeur du travail culturel», a-t-il poursuivi.