L'association nationale de jeunes ‘'Rassemblement Actions Jeunesse'' (RAJ) commémore aujourd'hui le 28e anniversaire des événements d'octobre 1988. Un rassemblement pacifique sera organisé ce matin à la place sise en face du Théâtre national algérien (TNA) d'Alger, «pour la mémoire et contre l'oubli, pour le respect des libertés démocratiques et pour la justice sociale». «Octobre 88, octobre des libertés, de l'espoir, date pour laquelle le masque de la gestion autoritaire et despotique de l'Etat est tombé à jamais, où des centaines d'Algériens sont morts sur fond d'une crise multidimensionnelle à tous les niveaux politique, économique et social», écrit RAJ dans une déclaration rendue publique hier. Pour cette association de jeunes qui se dit «fidèle» à l'idéal d'octobre 88 et aux luttes démocratiques, cette date «a libéré la parole et a ouvert la voie à la construction d'un Etat de droit, de liberté et de justice sociale». Malheureusement, dénonce-t-elle, «les forces de l'obscurantisme ont repris le dessus, et le rêve de la liberté et de la justice confisqué, la parenthèse vite refermée avec la remise en cause des acquis chèrement arrachés par le sacrifice des Algériennes et Algériens». 28 ans après les tragiques évènements d'Octobre 88, «le bilan n'est guère reluisant», estiment les rédacteurs de la déclaration. Les libertés d'associations, de réunions et d'expression «sont bafouées quotidiennement», fait-on remarquer, par «un arsenal de lois répressives et arbitraires», en plus «des atteintes quasi quotidiennes aux libertés individuelles et collectives». Le constat ne s'arrête pas là. RAJ estime que «le pays traverse une crise politique, économique et sociale, une crise institutionnelle à tous les niveaux de l'Etat», arguant au passage ce qu'il qualifie de «feuilletons de la corruption qui ont touché tous les niveaux de l'Etat». Conjuguées à la crise économique caractérisée par une manne pétrolière de plus en plus réduite, «les prémices d'un autre octobre 88 sont là». Clair, net et précis, RAJ pense que «le pays est au bord de l'explosion sociale». Devant cette situation et face à ce qu'ils considèrent comme une «fuite en avant du pouvoir», les ‘'enRagés'' jugent que toutes les composantes de la société civile, associations, syndicats, partis politiques et élite nationale sont «plus que jamais interpellés afin de conjuguer tous les efforts et créer les synergies «pour un large débat et une alternative au chaos». RAJ cherche, en effet, «à redonner un nouveau souffle aux revendications sociales et à construire un rapport de force nécessaire en faveur de la construction d'un Etat de droit et de justice sociale». À ce 28e anniversaire des événements d'octobre 88, l'association réitère son appel à consacrer le 5 de ce mois à une «Journée nationale pour la démocratie». À signaler qu'une série de tables rondes accompagne cette célébration jusqu'à samedi prochain.