Le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens a salué les nouvelles dispositions de la loi sanitaire, adoptée hier en Conseil des ministres. S'exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le président du Conseil de l'Ordre des pharmaciens, Dr Lotfi Benbahmed, a exprimé sa satisfaction quant aux changements apportés dans le projet de loi de réforme du secteur par rapport à la profession des officines. Ce dernier est longuement revenu sur les points positifs des nouvelles dispositions introduites dans les nouveaux textes de réglementation. Dr Benbahmed a rappelé que cette loi vient remplacer celle de 1985 pour revoir, fondamentalement, la réglementation et les dispositifs encadrant le secteur pharmaceutique algérien, dont certains parmi ces derniers n'ont jamais connu d'application sur le terrain. Pour lui, il s'agit d'une loi consensuelle et moderne, totalement refondue, permettant, précise-t-il, de redéfinir ce qu'est un médicament, ce qu'est un établissement pharmaceutique et quel est le rôle que devrait jouer le pharmacien, ce qui, dit-il, contribuera «à prendre en charge nos concitoyens dans les meilleures conditions». Alors que dans l'ancien système de monopole, rappelle-t-il, on faisait mention d'importateurs et de grossistes en médicaments, un produit perçu comme une marchandise quelconque, on évoque dorénavant celle d'établissement pharmaceutique, de traçabilité des produits de soins et de responsabilité de ces établissements devenus «juridiquement responsables» pour les traitements qu'ils commercialisent en Algérie. A travers cette loi, déclare-t-il, le métier de pharmacien s'en trouve revalorisé, son rôle s'en trouvant «élargi à la santé et à l'éducation thérapeutique» des citoyens. Questionné sur les «résistances» de certains opérateurs activant dans le secteur du médicament, en réaction à la révision de la loi de 1985, le Dr Benbahmed explique, à titre d'exemple, que l'institution de traçabilité sur les produits pharmaceutiques que ceux-ci importaient auparavant sans engager leur responsabilité, n'était pas pour leur plaire. Le Dr Benbahmed évoque également la nouvelle réglementation et sa relation avec la disponibilité des médicaments. «Ces établissements pharmaceutiques devront répondre à une territorialité en Algérie. Or, il ne serait plus question qu'il y ait des sociétés internationales activant sur le territoire algérien qui ne s'engagent pas de leur responsabilité quant à la disponibilité du médicament. Les laboratoires privilégient l'approvisionnement aux pays où leur responsabilité est engagée, les sociétés de droit algérien devront ainsi engager leur responsabilité quant à la disponibilité des produits pharmaceutiques», a-t-il dit. Revenant à l'introduction de la nouvelle loi, il estime qu'il était temps d'encadrer le secteur du médicament et de «mettre en place des procédures et des normes, qui soient semblables à celles des pays développés». Signalant que les nouveaux textes vont enfin permettre de définir ce qu'est un médicament, auxquels se comparent, indique-t-il, des soins de phytothérapie et autres compléments alimentaires, il faut, appuie-t-il, «recadrer» cette situation en remettant au pas les pharmaciens malhonnêtes qui proposent des remèdes contrefaits et autres herboristes vendant des produits pouvant s'avérer dangereux pour la santé.