Le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, a pris part à Washington à la réunion du G24, consacrée à la croissance inclusive et durable. Créé en 1971 par le groupe des pays en développement (G77), pour coordonner les positions de ceux-ci devant les plus grandes puissances économiques du monde (G8), le G24 n'est en fait pas un organe du Fonds monétaire international (FMI), mais celui-ci fournit un secrétariat au G24. Les rendez-vous du G24 ont lieu généralement deux fois par an, préalablement aux réunions du FMI pour permettre aux pays en développement de préparer les points à l'agenda. La réunion tenue en présence de Christine Lagarde, directrice générale du FMI, et de Jim Yong Kim, président du groupe de la Banque mondiale, a abordé les politiques permettant de stimuler la croissance et d'assurer la stabilité macroéconomique dans un contexte de crise économique, a rapporté l'APS. Durement impactés par la crise, la plupart des pays membres du G24 ont changé de cap en matière de politiques économiques afin d'assurer la stabilité macroéconomique, augmenter les investissements et améliorer la productivité. La diversification est devenue une priorité dans les pays exportateurs de produits de base qui ont lourdement pâti de la chute des cours des matières premières, notamment le pétrole, sur les marchés internationaux. Au cours de cette réunion, les ministres des Finances du G24 ont souligné l'importance pour les institutions financières internationales et les donateurs d'accroître leur soutien au renforcement des capacités de mobilisation des ressources intérieures dans les pays en développement. L'accent a été également mis sur l'importance de mettre en place un dispositif prospectif et plus flexible pour un usage des fonds alloués aux pays à faible revenu qui permet d'engager des investissements productifs et stimuler la croissance. A ce titre, le G24 a considéré l'aide concessionnelle comme une source importante de financement de développement pour les pays à faible revenu, tout en renouvelant l'appel aux pays développés pour qu'ils tiennent leurs engagements en matière d'aide publique au développement. Dans le communiqué final sanctionnant sa réunion, le G24 a appelé à poursuivre les travaux sur l'évaluation des coûts économiques des conflits et la participation à des initiatives mondiales pour gérer l'impact des flux de réfugiés. Le G24 s'est dit «préoccupé» par le ralentissement de la croissance du commerce mondial et la montée des tendances protectionnistes, principalement dans les pays avancés. Il avertit qu'une progression des politiques de repli sur soi représente de sérieux risques pour la croissance mondiale avec un impact négatif sur les perspectives de croissance des pays en développement. Par ailleurs, le G24 a appuyé une mise en œuvre intégrale des réformes de 2010 sur la quote-part et la gouvernance du FMI, en appelant à l'adoption d'une nouvelle formule de calcul qui permette de continuer à redéployer la quote-part en faveur des pays émergents et en développement dynamique en tenant compte de leur poids grandissant dans l'économie mondiale.