Le Serbe Milovan Rajevac est devenu hier le treizième entraîneur à quitter la barre technique des Verts durant ces quinze dernières années. Décidément, l'instabilité chronique du staff technique en Algérie concerne non seulement les clubs mais aussi la sélection nationale. Débarquant à la tête des Verts en juin, Milovan Rajevac n'aura passé que quatre mois du côté du Centre technique national de Sidi Moussa. Jamais un entraîneur n'a passé si peu de temps sur le banc de touche de l'équipe nationale algérienne depuis un certain Milovan Ciric, en 1981. Ironie du sort, ce dernier était également serbe, même si à l'époque la Serbie faisait partie de l'ex-Yougoslavie. Il n'est resté en tout et pour tout que huit jours en Algérie, suite à un désaccord avec les responsables du football algérien du temps du défunt Hadj Zekkal. En tout cas, depuis 2011, le nombre de sélectionneurs consommés par la FAF ne cesse d'accroître jusqu'à atteindre le chiffre treize. Cela a commencé il y a quinze ans avec Abdel Djadaoui qui a été démis de ses fonctions suite à l'humiliante défaite des Verts en Egypte (2-5), laquelle avait ruiné les espoirs des Verts quant à une qualification au Mondial 2002. Rappelé en éternel pompier de service, Abdelhamid Zouba n'a pas pu recoller les morceaux et l'Algérie termine même les éliminatoires sur deux amères défaites face au Maroc à domicile (1-2) et au Sénégal (0-3). Ce fut ensuite le tour de l'ex-star de l'EN des années 1980 et 1990, Rabah Madjer, de connaître sa deuxième expérience en tant que sélectionneur national. Malgré une CAN 2002 désastreuse (élimination au premier tour), l'ex-vainqueur de la Coupe d'Europe des clubs champions avec le FC Porto ne quittera son poste qu'au mois de mai, suite à une dispute avec l'actuel président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Faute d'échéances importantes, l'intérim a été confié pour la dernière fois à Abdelhamid Zouba, avant que le Belge Georges Leekens ne prenne les rênes de la sélection pour n'y rester que quatre mois. Il a résilié son contrat à l'amiable avec la FAF, invoquant des raisons familiales. Il a cédé sa place au revenant Rabah Saâdane qui, malgré un parcours honorable avec les Verts lors de la CAN 2004 en Tunisie, est contraint de démissionner. Son successeur, le Belge Robert Waseig, ne tiendra pas longtemps puisque la FAF l'a limogé au lendemain de l'humiliante défaite des Verts à Annaba face au Gabon (0-3) pour le compte des éliminatoires combinées Coupe d'Afrique des nations - Coupe du monde 2006. En remplaçant Waseig au pied levé, Ali Fergani ne connaîtra pas une meilleure réussite. Il sera d'ailleurs lui aussi remercié à la fin de cette campagne des qualifications, tout comme l'intermédiaire, Meziane Ighil. Saâdane, le plus stable Jean Michel Cavalli aura ensuite sa chance sous le règne de Abdelhamid Haddadj. Mais l'actuel entraîneur de l'USM Alger s'est montré incapable de qualifier les Fennecs à la CAN 2008. Ce qui contraint le boss de la FAF de l'époque de battre le rappel de Rabah Saâdane. Pour sa quatrième expérience avec les Verts, celui-ci va rester trois années au poste de sélectionneur national. Du jamais vu depuis que Rachid Mekhloufi a occupé cette fonction de la période allant de juin 1975 à avril 1979. Cette stabilité va porter ses fruits puisque le sélectionneur en question va non seulement qualifier l'Algérie aux demi-finales de la CAN 2010 mais, surtout, durant la même année, au Mondial 2010 en Afrique du Sud, après un match épique de barrage face à l'Egypte au Soudan (1-0). Forcé de jeter l'éponge après une contre-performance contre la Tanzanie à Blida (1-1) pour le compte des éliminatoires de la CAN 2012, Saâdane va passer le témoin à Abdelhak Bencheikha, dont l'inexpérience lui joue un vilain tour et conduit les Verts vers une élimination de la CAN 2012 avec, entre autres, une cinglante défaite à Marrakech face au Maroc (0-4). Après son limogeage en juin 2014, la FAF fait appel à Vahid Halilhodzic, avec comme principal objectif une qualification au Mondial 2014. Si le Bosnien a échoué à mener les coéquipiers de Sofiane Feghouli au deuxième tour de la CAN 2013, il a réussi une performance historique avec ses joueurs, en atteignant les huitièmes de finale de la Coupe du monde 2014. Après des divergences avec Raouraoua même après le Mondial brésilien, Coach Vahid va pourtant laisser sa place à Christian Gourcuff. Ce dernier est devenu rapidement impopulaire auprès des fans des Verts et aussi des responsables de la FAF après une CAN 2015 mitigée (élimination en quarts de finale face à la Côte d'Ivoire, futur vainqueur du trophée). Le Français est resté tout de même près de deux années en poste avant de prendre la clé des champs en avril 2016. Et qui sera le prochain ?