En attendant la Gambie, Halilhodzic commence à apporter sa touche. 17 jours seulement nous séparent de l'entrée en lice des Verts dans les éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations 2013. Après avoir raté l'édition qui se clôturera aujourd'hui à Libreville, l'équipe algérienne tâchera de faire mieux en revenant sur la scène continentale. Après avoir réussi un retour en force en 2010 avec une qualification en Coupe du monde, la dynamique ne s'est pas poursuivie et la sélection algérienne a dû faire l'impasse sur la 28e édition de la CAN. Une élimination amère qui remet en cause beaucoup de choses. La sélection nationale entrera en lice dans les éliminatoires, avec à sa tête un entraîneur étranger de grand calibre, du moins par rapport à ceux qui sont passés avant lui. Beaucoup attendent avec impatience ce que va réaliser l'EN version Halilhodzic, l'ancien sélectionneur de la Côte d'Ivoire et ex-coach du Paris Saint-Germain. Difficile de savoir s'il réussira ou pas, surtout que rares ont été les entraîneurs étrangers à avoir réussi à qualifier l'Algérie à une phase finale de Coupe d'Afrique des nations. Une déroute à Bamako avait coûté sa place à Rajkov En 1981, l'équipe algérienne était appelée à prendre part aux éliminatoires de la CAN-1982 avec le statut de favori, puisqu'elle avait été finaliste de la précédente édition au Nigeria, deux ans auparavant. Au deuxième tour des éliminatoires, les Verts, drivés alors par le Yougoslave, battent le Mali à Alger sur le score sans appel de 5-1, drivé alors par le Yougoslave Zdravko Rajkov. Ce dernier va sauter quelques jours plus tard, à l'issue du match retour qui s'est déroulé au stade Modibo-Keita de Bamako, suite à une défaite inattendue (3-0) face aux Aigles. Pour le troisième et dernier tour des éliminatoires face au Burkina Faso, c'est un autre staff qui a été mis en place. Rogov a eu le plus de réussite Pour le match face aux Etalons, la FAF avait composé un staff technique composé du Russe Evgueni Rogov, Mohamed Maouche et Rabah Saâdane. Les Verts avaient pris le dessus à l'aller, à Alger, sur le score sans appel de 7-0, avant d'aller réaliser un match nul (1-1) deux semaines plus tard, à Ouagadougou. En d'autres termes, Rogov, Maouche et Saâdane avaient rectifié le tir, après l'humiliation de la défaite à Bamako. Pour la phase finale de la CAN-82 et le Mondial-82, c'est un autre staff qui a été installé. Ce même Rogov a été appelé seul à qualifier les Verts à la Coupe d'Afrique des nations 1988 qui s'est déroulée au Maroc, suite au fiasco de 1986 au Caire et même du Mondial de Mexico. Le Russe réussira à qualifier les Verts face à un grand ténor, la Tunisie en l'occurrence. Un succès court à Alger, mais important, et un nul positif au stade d'El Menzah. Même durant la phase finale, il avait réussi une bonne performance en terminant troisième du tournoi. Leekens, deux matchs et puis s'en va... Suite au limogeage de Rabah Madjer en 2002, la FAF avait fait appel à Abdelhamid Zouba, une seconde fois, afin de mener la campagne des éliminatoires de la CAN-2004 de Tunisie. Il a réussi un sans faute durant les deux premières rencontres en s'imposant à Annaba face au Tchad (4-1), avant de ramener un succès de Windhoek, capitale namibienne (0-1). Par la suite, la FAF a engagé le Belge Georges Leekens, ancien sélectionneur des Diables Rouges. Ce dernier n'a dirigé que deux matchs officiels, le premier à Tchaker face à la Namibie avec une (1-0) sans la manière, le second à N'Djamena face au Tchad (0-0), avant de rendre le tablier. En d'autres termes, Leekens a récolté le fruit du travail de Zouba, accompli des mois auparavant, sans pour autant apporter sa touche personnelle. Waseige nous rappelle une raclée et une absence «historique» à une CAN Avec le parcours de la CAN-2004 en Tunisie, l'euphorie a gagné le peuple algérien. Idem pour la FAF de Mohamed Raouraoua. Les ambitions ont grandi et on a commencé à voir plus haut, à savoir une qualification en Coupe du monde. Comme l'échéance de 2006 approchait, Raouraoua s'est vite rabattu sur la piste de Robert Waseige, ancien sélectionneur de la Belgique, notamment durant le Mondial-2002 où il avait réalisé de bons résultats. Tout d'abord, il a réussi à battre l'équipe de France, quelques jours avant le coup d'envoi de la compétition en amical, au Stade de France. Puis il a atteint les quarts de finale du Mondial asiatique (Japon et Corée du Sud). Même si ce choix était judicieux, dans le but de donner une autre dimension à l'EN, il s'est répercuté négativement sur les résultats. L'Algérie n'a pu se qualifier ni au Mondial ni à la CAN, pour la première fois depuis 1994 et l'affaire Karouf. C'était presque «historique». En quatre matchs, l'EN a réalisé deux nuls, un à domicile et un autre à l'extérieur, une défaite au Nigeria et une raclée infligée par le Gabon à Annaba. Venu avec de grandes ambitions, Waseige a brisé le rêve du peuple algérien. Cavalli a enfoncé le clou en 2007 Avec tout ce qui s'est passé après la CAN-2004, il était important pour l'Algérie de renouer avec la phase finale du Mondial du Continent noir. Hamid Hadadj, successeur de Raouraoua, a fait appel à Jean-Michel Cavalli en 2006. Ce dernier entame sa mission comme il se doit avec un nul en Guinée et deux succès d'affilée face à la Gambie et le Cap-Vert. Puis, il y a eu le tournant des éliminatoires à Praïa face aux Capverdiens (2-2), alors que les camarades de Ziani avaient mené au score à deux reprises. Par la suite vint cette défaite inattendue au 5-Juillet face à la Guinée de Robert Nouzaret, devant une affluence record. Le match de la Gambie n'a été ainsi qu'une simple formalité, étant donné qu'il n'allait rien changer. Autrement dit, Cavalli avait enfoncé encore le clou. En attendant la Gambie, Halilhodzic commence à apporter sa touche Eliminés de la CAN-2012 à 80 % à l'issue des résultats de la quatrième journée des éliminatoires qui a vu les Verts chuter lourdement (4-0) à Marrakech face au Maroc, la FAF a mis fin aux fonctions de Abdelhak Benchikha et fait appel à Vahid Halilhodzic. Ce dernier a dirigé les deux derniers matchs en Tanzanie et face à la République centrafricaine au stade du 5-Juillet. Il a réussi à récolter quatre points sur les six possibles. Il a aussi réussi à donner un style de jeu à l'EN qu'on n'avait pas vu avant. Sa touche était bien visible, mais reste à savoir s'il réussira la même chose à Banjul, le 29 février prochain, face à la Gambie, dans un match où il sera sous pression.