Descendre dans la rue pour réclamer ses droits est devenu, au fil du temps, un fait banal pour le citoyen lambda dans la wilaya de Boumerdès et ailleurs. Le manifestant se permet de bloquer, pendant des heures et même des jours, la route pour se faire entendre. D'un côté, le citoyen qui réclame une vie meilleure et décente, et de l'autre, une administration inaudible et des élus du peuple démissionnaires. Ce qui cause une anarchie à tous les niveaux. Il ne se passe pas un jour sans qu'un mouvement de manifestation ne soit enclenché ici et là. La fermeture des assemblées populaires communales et les institutions de la République et voies de communication est devenue le seul, pour ne pas dire le meilleur, moyen pour se faire entendre. Depuis le début de la semaine écoulée, et parallèlement à l'installation du nouveau wali de Boumerdès, Abderrahmane Fouatih, plusieurs actions de rue ont été enregistrées à travers plusieurs localités. A deux kilomètres du chef-lieu de wilaya, dans la ville de Corso, plus exactement, des dizaines de citoyens ont bloqué plusieurs axes routiers de la ville pour réclamer des logements décents. Les manifestants vivent dans des conditions lamentables et les projets de réalisation de logements, notamment ceux inscrits dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire (RHP), tardent à être achevés. Pas plus loin que la semaine écoulée, dans la même localité, des habitants ont fermé la RN5 pendant deux heures pour réclamer l'aménagement de leur quartier qui se trouve dans un état déliquescent. Au sud-est de la wilaya, des citoyens protestent, depuis dimanche, contre la négligence des élus et responsables locaux qui a causé la mort d'un père de famille au centre-ville de Chabet El Ameur. La victime a chuté dans la nuit de jeudi dans un tampon d'assainissement non achevé et a perdu la vie. Les manifestants ont fermé, dans un premier temps, le siège de l'APC avant de barricader toutes les routes menant au centre-ville. Ils ont poursuivi leur action même durant la nuit. Des dizaines d'entre eux campent toujours devant le siège de l'APC. Cette action de protestation a provoqué l'ire des milliers d'habitants coincés dans leurs villages et localités du fait de la fermeture de la route. La RN68, reliant Boumerdès à Tizi Ouzou, est barricadée par un container abandonné et divers autres objets hétéroclites. Personne ne peut traverser. Les automobilistes et les voyageurs ont trouvé d'énormes difficultés pour rejoindre leurs destinations. Ceux de Tizi Ghennif étaient dans l'obligation de faire le détour de la commune de Timezrit pour rallier la ville des Issers. Le CW68 ainsi que plusieurs voies vicinales ont été fermées par les manifestants. Hier, une commission de daïra dépêchée sur les lieux a été priée de rebrousser chemin car les manifestants veulent la présence du wali, nouvellement installé. Depuis le début du mois d'octobre, une dizaine d'actions de protestation ont été enregistrées, notamment aux Issers, Bordj Ménaïel et Boumerdès. Des citoyens qui réclament principalement l'amélioration de leurs conditions de vie et manifestent contre la gestion aléatoire de leurs affaires.