La journée d'hier a mal commencé pour les usagers du tramway. Les travailleurs de la société d'exploitation du tramway (Setram) ont entamé une grève «sauvage» qui a contraint les habitués à se rabattre en urgence sur les bus et les taxis. Hier matin, plusieurs usagers étaient sur les quais de la station d'Hussein Dey, en train d'attendre le «tram» sous un soleil de plomb. Certains ont préféré emprunter d'autres moyens de transport, en faisant plusieurs escales, pour éviter d'être pénalisés par la grève des travailleurs de l'entreprise d'exploitation du tramway d'Alger. Même les écoliers étaient livrés à eux-mêmes. Les usagers regrettent qu'aucune information ne leur soit fournie pour expliquer les motivations de cette grève, que ce soit du côté des travailleurs en colère ou du côté de la direction générale, qui n'a pas souhaité communiquer sur cette action de protestation, qui n'est pas la première du genre. «Nous sommes coincés depuis ce matin dans cette station. Il n'y a même pas un service minimum, c'est inadmissible et irresponsable de la part des travailleurs», déplore un habitué du tramway. Une autre dame fut surprise et angoissée d'apprendre que le tramway est paralysée par une grève. «Comment vais-je faire pour arriver à l'heure à mon rendez-vous avec tout cet encombrement ?», s'est-elle interrogée. Les travailleurs grévistes, qui n'assuraient pas le service minimum, s'étaient rassemblés dans la matinée au siège de la direction régionale de la Setram d'Alger, au lotissement Mimouni-Hamoud de Bordj El Kiffan, pour négocier avec la tutelle. Ces derniers annoncent une grève illimitée jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. «Ce qui a motivé ce mouvement de grève inopiné c'est le renvoi abusif et brutal du directeur d'exploitation», explique un des employés. Les grévistes ont désigné des délégués pour des pourparlers avec la direction. Ils réclament notamment, «l'arrêt du processus de renvoi abusif des employés, un réaménagement du volume horaire de travail, une augmentation des salaires, un plan de sécurité en particulier pour les caissiers et conducteurs». En effet, une convention collective, élaborée en avril dernier, prévoit de prendre en charge les différentes préoccupations des travailleurs et devrait «baliser la relation de travail, notamment autour de la grille des salaires et des primes». Des négociations avec les représentants des travailleurs ont eu lieu mais aucune action n'a été faite concrètement. La société n'a pas octroyé la prime revendiquée par les grévistes, à savoir une prime annuelle variable, basée sur le rendement individuel et collectif. Ce qui a poussé les travailleurs a renouer avec la grève. La Setram d'Alger assure dans un communiqué avoir «pris les mesures nécessaires pour garantir une mobilité ordinaire aux usagers». Elle a mis en place un dispositif en collaboration avec ses partenaires, dont l'Etusa, ainsi qu'une entreprise de bus privée pour prendre en charge tous les voyageurs restés bloqués au niveau des stations.