Ils maintiennent le débrayage, contrairement à leurs collègues d'Alger et d'Oran qui ont repris le travail. Près de 400 travailleurs, conducteurs, agents de contrôle et agents de guichet de la société d'exploitation du tramway (Setram), ont poursuivi, hier, pour la quatrième journée consécutive, leur mouvement de grève. Ils maintiennent le débrayage, contrairement à leurs collègues d'Alger et d'Oran qui ont repris le travail, tant que leurs revendications "légitimes et légales" ne sont pas satisfaites, selon les employés. Face à cette situation de blocage, l'administration a mobilisé les agents de l'administration pour remplacer les 70 conducteurs et assurer un service minimum, alors qu'ils n'ont pas d'expérience dans la conduite des tramways. "Notre demande d'assurer un service minimum à été refusée et les conducteurs ont été remplacés par des agents de l'administration", nous ont déclaré certains grévistes. Les grévistes dénoncent à travers ce débrayage ce qu'ils qualifient de "mépris" affiché à leur endroit par la société française Setram. "Depuis son inauguration en juillet 2013, l'entreprise Setram n'a pas mis en place une grille de salaire et les primes pour ses employés et nous sommes payés d'une façon forfaitaire", a indiqué un conducteur qui précise que les conducteurs sont obligés de travailler pendant six heures par jour alors que les normes internationales sont de 5 heures. "Depuis des mois, les responsables de l'entreprise refusent de négocier, pour cela nous avons décidé d'observer ce mouvement de grève", ont-ils souligné. Il n'a, par contre, pas été possible de connaître l'avis de l'entreprise concernant ce mouvement qui continuait, hier encore, de paralyser la ville, la chargée de communication étant restée injoignable. Les usagers rencontrés à la station Zouaghi-Slimane étaient furieux de la situation. Les 4 rames qui assurent le service minimum, depuis dimanche soir, restent insuffisantes devant le nombre des usagers qui optent pour ce transport afin d'éviter les interminables embouteillages que connaît la ville de Constantine. Les travailleurs du tramway d'Alger et d'Oran, en grève depuis quatre jours, ont repris hier le travail après avoir trouvé un compromis avec la direction de l'entreprise. En effet, selon le directeur de la Setram Alger, Grigori Malet, l'entreprise ne pouvant octroyer la prime variable dont bénéficient déjà les cadres et agents de maîtrise, revendiquée par les employés, il leur a été proposé une double prime annuelle, une prime individuelle et une prime collective avec la promesse qu'une partie leur soit versée dans l'immédiat. Ce que, selon lui, les grévistes avaient refusé. Position identique des grévistes du tramway d'Oran qui ont repris hier normalement. Hier matin, le constat a été fait par les usagers du tramway avec une reprise normale du trafic, soulageant du même coup les citoyens habitués à emprunter le tramway. Ainsi cette reprise qui semble avoir été faite à contre-cœur, comme avoué par certains travailleurs, se fait en même temps que leurs collègues d'Alger. Néanmoins à Oran des sources syndicales nous disent que cette reprise a été "arrangée par le syndicat d'entreprise qui avait été dissous il y a quelques mois". Une reprise alors qu'aucune des revendications des salariés n'a été satisfaite, avons nous encore appris. Plus grave à Oran, le licenciement abusif de deux syndicalistes et la suspension d'un troisième restent toujours sans solution en dépit de la saisine de la justice. Betina Souheila/D. L.