Après deux semaines de grève, les syndicats des professeurs du lycée Les Oliviers ont eu gain de cause dans le conflit qui les opposait depuis le début de l'année à la direction de l'éducation, à propos du proviseur dont ils ont obtenu le limogeage. C'est en milieu de semaine que la direction de l'éducation, par l'intermédiaire du chef de service formation, a informé les partenaires sociaux de la décision de mettre fin aux fonctions du proviseur qui a été remplacé au pied levé par la surveillante générale. «Nous avons toujours posé le problème de l'instabilité de l'encadrement qui prévaut dans ce lycée, mais le constat est le même chaque année», soutient Mouloud Deboub, professeur de mathématiques affilié au Cnapeste, rencontré sur place. L'année passée, l'établissement est resté sans responsable jusqu'au mois de février, le proviseur en place avait obtenu une promotion en qualité de directeur de l'éducation dans une autre wilaya, dès l'entame de l'année scolaire. Le lycée est resté sans proviseur jusqu'au mois de février de cette année, jusqu'à la désignation de ce proviseur qui vient d'être relevé cette semaine. «Nous avons soutenu les professeurs dans leur action en quête de stabilité de l'établissement, mais cela s'est fait malheureusement au désavantage de nos enfants qui ont dû subir d'interminables arrêts de cours qui ont eu un impact négatif sur leur scolarité», déplore une parente d'élève qui s'est absentée de son travail pour suivre de près l'évolution de la situation au lycée. Avec le départ de ce proviseur, le nombre de lycées fonctionnant sans responsable s'élève à quinze. Depuis le début de l'année, de nombreux lycées fonctionnent, en effet, sans responsable. Pour suppléer à ces vacances, la direction de l'éducation fait appel aux adjoints d'éducation, lesquels, aux dires des parents d'élèves et de certains professeurs, ne sont pas formés pour diriger un lycée. Le déficit en proviseurs trouve une seule explication aux yeux du chef de service de la direction de l'éducation, en ce sens que le statut particulier ne confère pas à ce corps des avantages particuliers pour susciter l'engouement des professeurs. «Les concours au poste de proviseur n'attirent que les professeurs de sciences islamiques, en raison de leur important volume horaire. Les autres professeurs, pour presque le même salaire que celui de proviseur, préfèrent garder leur statut d'enseignant», nous révèle notre interlocuteur. A ses yeux, seule une refonte profonde du statut particulier des proviseurs permettra de susciter l'intérêt des professeurs pour l'exercice de cette fonction. «Il faut attendre le mois de décembre pour connaître la réponse du ministère qui se penche sur cette question», affirme notre interlocuteur. En attendant, une quinzaine de lycées fonctionnent sans proviseur, à l'image de celui d'Ighil Ali, Barbacha, El Kseur et bien d'autres villes de la région.