Une vingtaine d'entrepreneurs en bâtiment ont observé, mardi et mercredi derniers, un rassemblement devant la direction de l'OPGI de la wilaya de Tizi Ouzou pour dénoncer la situation précaire dans laquelle se trouvent leurs entreprises chargées de réaliser des chantiers au niveau de la wilaya. A travers cette action, ces entrepreneurs qui se sont constitués en collectif, tout en réclamant le départ du premier responsable de l'OPGI au niveau de la wilaya, ont tenu surtout à dénoncer la résiliation des contrats d'une quinzaine d'entreprises par l'office, le retard dans les paiements des travaux, ainsi que l'absence de dialogue avec le responsable de cet organisme. Pour les contestataires, qui ont adressé une lettre ouverte au wali, «l'OPGI est incapable de payer les entreprises. Il se permet même le luxe d'appliquer des mesures de coercition envers ces mêmes entreprises, puisque les derniers paiements effectués datent du 28 juillet 2016». Ces promoteurs qui dénoncent l'indifférence affichée par le directeur de l'OPGI devant leurs revendications estiment dans leur courrier que «les tentatives de dialogue avec le directeur de l'OPGI sont épuisées». Situation qui les a poussés à radicaliser leur mouvement en procédant à un rassemblement devant le siège de l'office. Dans leur requête, ces entrepreneurs chargés de réaliser des chantiers au profit de cet organisme étatique ont reproché au directeur la non-prise en compte de la conjoncture économique difficile du pays qui les accable. En effet, selon les prestataires, leurs entreprises sont soumises aux contraintes du marché, notamment la hausse des prix des matériaux de construction. En outre, ces derniers ont précisé que «l'OPGI n'a pas le droit d'appliquer des mesures de coercition envers leurs entreprises du moment qu'il ne nous a pas payés depuis le 28 juillet écoulé». Ainsi, pour toutes ces raisons, le collectif informe le wali de «l'arrêt des travaux au niveau de tous les chantiers de l'OPGI dans la wilaya, et ce, depuis hier». Il est à noter aussi que «le sit-in devant le siège de l'OPGI sera maintenu jusqu'à la satisfaction des revendications» des promoteurs dont «le départ du directeur de l'office et de la chef de département DDPIF». De son côté le directeur de l'OPGI, M. Boutrid Toufik, a affirmé dans une déclaration à la presse que les revendications de ces promoteurs ainsi que leur action sont «infondées». Selon lui, les protestataires représentent des entreprises défaillantes, dont les contrats ont été résiliés récemment. Le directeur a précisé que la plupart de ces contrats datent de 2010 et de 2011 et ont été résiliés pour non-respect des délais de réalisation. Et de citer l'exemple du projet des 21 logements à Bouzeguene dont le taux d'avancement des travaux n'a pas dépassé 20% après plus de cinq ans. Pour ce qui est du problème de non-paiement des entreprises, un responsable au niveau de l'OPGI a affirmé que la situation qui avoisine les 100 milliards de centimes devra être réglée au courant de la semaine prochaine avec le concours de la Caisse nationale du logement (CNL) sollicitée par l'OPGI de la wilaya pour débloquer les sommes requises. «C'est vrai que nous accusons un léger retard par rapport aux années précédentes où l'on règle les situations au plus tard le 30 juin. Mais à cause de la conjoncture économique nationale, nous avons un peu tardé, mais sommes disposés à régler la situation de l'ensemble des entreprises d'ici une semaine», rassure ce responsable sur les ondes de la Radio locale, non sans ajouter que les entreprises concernées ont le droit de réviser à la hausse les prix de réalisation des chantiers, en raison notamment de la hausse des prix des matériaux de construction, comme cela est stipulé dans les contrats signés avec l'OPGI.