Des entreprises de réalisation sont au bord de l'asphyxie financière. Des protestations ont lieu devant le siège de l'OPGI. Des dizaines de chefs d'entreprise du secteur du bâtiment ont procédé avant-hier à la fermeture du siège de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de Tizi Ouzou. Un rassemblement se tient en permanence devant l'édifice afin de dénoncer «les mesures coercitives prises à l'encontre de certaines entreprises et protester contre les retards dans le paiement des situations», résume Rachid Hamadane, représentant et porte-parole du collectif des entreprises chargées de la réalisation du programme de logements OPGI. Selon lui, «les situations financières de plusieurs d'entre nous n'ont pas été réglées depuis des mois», expliquant que pour certains, le dernier paiement remonte au mois de juillet dernier. Il s'agit «d'une asphyxie des entreprises qui ne peuvent respecter leurs engagements, encore moins payer leurs ouvriers et leurs fournisseurs», dira-t-il. A cela viennent s'ajouter d'autres aléas auxquels font face les entreprises, explique notre interlocuteur. Il ajoutera, en outre, que «la situation actuelle du marché des matériaux de construction connaît une flambée des prix qui pénalise les entreprises de réalisation». Pour ne citer que le ciment, son prix a doublé sur le marché et devient presque inaccessible, souligne-t-on. Le représentant du collectif affirme par ailleurs que face à cela, «le directeur de l'OPGI préfère prendre des mesures de coercition envers les entreprises qui accusent des retards et occulte toute forme de crise qui peut impacter l'activité dans les chantiers. Nous l'invitons à veiller d'abord à assurer les conditions de travail aux entreprises et à régler les situations contractuelles avant de s'attaquer directement à son propre outil de travail qui est l'entreprise, avec des pénalités et la résiliation», dira-t-il. Les entrepreneurs ont d'ailleurs réclamé le départ du responsable de l'OPGI de Tizi Ouzou, qu'ils accusent de «pénaliser les entreprises». Dans une lettre ouverte adressée au wali et rendue publique, les protestataires ont signalé que leur mouvement est «illimité». Ils menacent par ailleurs de poursuivre leur action mardi prochain devant le siège de l'OPGI «en compagnie de tous leurs ouvriers, jusqu'à la satisfaction des doléances». Nous n'avons cependant pas pu avoir la version du directeur sur les accusations des grévistes. Le responsable était «absent de son bureau et il est seul habilité à recevoir la presse», nous dit-on.