Le paysage de la presse électronique s'est développé rapidement ces dernières années, avec la multiplication des sites d'information. Si certains sont de vrais projets éditoriaux, d'autres n'ont pour objectif que de s'attaquer à des personnes pour des règlements de comptes, diffamations… Le tout dans l'anonymat le plus total du virtuel. Cette situation inquiète le département de Hamid Grine qui veut sévir contre ces sites électroniques. «Nous allons introduire des articles dans le code de l'information pour recadrer la presse électronique», a annoncé hier le ministre de la Communication. Invité au forum d'El Moudjahid, à l'occasion de la Journée nationale de la presse, Hamid Grine a critiqué le travail de certains sites électroniques qui «ni leurs propriétaires ni les auteurs de leurs écrits ne sont identifiables». «Ils (sites électronique) publient des injures à l'encontre des personnes, alors que nous ne savons même pas où ils sont basés», a-t-il indiqué. Une régulation urgente s'impose, selon le ministre, pour permettre aux personnes diffamées de tenter d'obtenir réparation auprès de la justice. Par ailleurs, Hamid Grine estime que la presse écrite a fait des progrès dans l'éthique et la déontologie. «La presse écrite a évolué de manière positive. Il y a moins d'injures et d'attaques grâce à la prise de conscience des journalistes», a-t-il constaté. Abordant l'installation de l'autorité de régulation de la presse écrite, l'intervenant affirme que c'est une instruction du président de la République et elle sera exécutée très prochainement. La commission provisoire chargée de la délivrance de la carte professionnelle du journaliste a recensé 4500 journalistes. Il est désormais possible, selon le ministre, d'entamer l'élection des membres de l'autorité de régulation de la presse écrite. Cette instance sera constituée de sept membres. «Trois seront choisis par le président de la République, deux autres par l'APN et les deux derniers par le Sénat», a précisé Grine. Une autre instance devrait également voir le jour. Il s'agit du conseil de l'éthique et de la déontologie de la presse écrite qui sera constitué d'une quarantaine de membres. Interrogé sur les délais d'installation de ces deux instances, le ministre répond qu'il ne peut se prononcer. «Il faut d'abord assurer les moyens matériels, à savoir un grand siège pour abriter ces deux instances», a-t-il expliqué. Sur les chaînes télévisées privées non agréées, le ministre annonce qu'un appel d'offres sera lancé incessamment par l'Arav (Autorité de régulation de l'audiovisuel) à ces chaînes. Celles qui ont les capacités à répondre au cahier des charges pourront obtenir l'autorisation d'exercer en Algérie. Le ministre se dit désolé pour les journalistes qui ont perdu leurs postes suite à la fermeture de quelques quotidiens touchés par la crise. «La publicité n'est pas un droit institutionnel», a-t-il souligné. L'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep) n'est pas responsable du sort des journaux qui comptent sur les rentes de la publicité. «L'Anep reçoit un quota d'annonce et le distribue selon le nombre de tirage», a-t-il clarifié. Le travail du groupe Média Temps Nouveaux salué Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a salué, hier, le professionnalisme et les efforts du groupe Haddad Médias Temps Nouveaux, constitué de deux chaînes télévisées et deux journaux (arabe et français). «C'est un groupe important qui se distingue des autres propriétaires des chaînes TV à caractère familial. Il a toutes les capacités de répondre aux cahiers des charges de l'Arav», a-t-il indiqué, hier, lors de son passage au forum d'El Moudjahid. Hamid Grine affirme que la plupart des chaînes non agréées trouveront des difficultés à se conformer au cahier des charges, car elles doivent justifier de «l'exclusivité nationale de l'origine des capitaux à investir». Les actionnaires, les administrateurs et les dirigeants doivent tous être de nationalité algérienne. La présence de journalistes professionnels au sein de l'actionnariat est exigée. Les propriétaires de chaînes ne doivent pas «détenir d'actions dans tout autre service de communication audiovisuelle», ni «appartenir à l'instance dirigeante d'un parti politique». En outre, un seul actionnaire ne peut détenir plus de 40% du capital d'une même chaîne. Ce qui n'est pas le cas de la plupart des chaînes tv privées.