Alors que le coup d'envoi de la saison estivale a officiellement été donné, Annaba reste un chantier à ciel ouvert. Une situation qui dure depuis des mois et qui est loin de répondre aux vœux de Cherif Rahmani concernant la «destination Algérie». La ville est loin d'avoir l'apparence d'une station balnéaire. Les travaux de réfection des réseaux d'assainissement des eaux usées et d'alimentation en eau potable attisent la colère des citoyens. La ville est envahie par les pelleteuses et les engins en tous genres. Des chantiers qui n'en finissent pas, charriant des tonnes de poussière, des bâtisses non terminées, des trottoirs sans cesse faits, défaits et refaits, des routes non bitumées, des sols maintes fois éventrés, donnent l'aspect d'une ville en construction avec les désagréments que cela apporte. Les routes barrées ici et là, sans panneaux de signalisation en amont ; les coupures d'eau qui durent parfois plusieurs jours ont largement entamé la patience des Annabis. Une situation qui fait pourtant le bonheur des camions citernes qui, dès l'aube, sillonnent les quartiers de la ville offrant une eau douteuse à 1000 DA la citerne. La circulation automobile est devenue quasiment impossible, particulièrement en fin de journée. Entre les routes coupées pour travaux et les dispositifs censés réguler la circulation durant la saison estivale, conduire est un véritable casse-tête. Pollution de l'air, nuisances sonores, autant de facteurs qui riment avec les beaux jours. Il suffit d'observer la ville à partir de l'un de ses promontoires pour apercevoir que le ciel est le plus souvent voilé de gris : un mélange de brouillard et de polluants qui nuisent à la santé des habitants. M. Bensaïd, le P/APC, avait assuré, dans un entretien paru dans la presse locale, que le chantier devait se terminer au plus tard le 12 juin. Le premier responsable de la commune avait dans ce même entretien précisé qu'une «nette amélioration pourra être constatée par les citoyens au 1er semestre de l'année 2010». M. Bensaïd avait estimé alors que cet immense chantier est un travail de fond, contrairement aux actions passées qui relevaient plus du bricolage et qu'il fallait trouver une solution définitive au problème des inondations. Et c'est ce qui a été fait avec ce chantier où ont été engagés plus de 200 milliards de centimes dont plus de 20 milliards sur le seul budget de la commune. Si l'intention reste louable et d'utilité publique, la lenteur des travaux n'en est pas moins sujette à discussion. Pour l'instant, les vacances ont un goût plutôt amer… un goût de poussière.