De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Le gouvernement multiplie les initiatives ces derniers temps pour relancer le secteur touristique et promouvoir la destination Algérie. Un choix stratégique qui s'inscrit dans un vaste programme de diversification de l'économie algérienne avec la création d'autres secteurs de substitution à la dépendance des hydrocarbures. Cette option, doit-on souligner, a déjà fait ses preuves dans certains Etats du Moyen-Orient, comme les Emirats ou le Qatar qui, pourtant, sont loin d'avoir les grandes potentialités que recèle notre pays en la matière. Ouverture de capitaux des établissements publics à la participation privée et étrangère, appui à l'investissement, présence remarquée dans les foires et les salons internationaux et communication tous azimuts, le département de Cherif Rahmani fait feu de tout bois pour améliorer l'offre et la qualité des prestations afin d'introduire le professionnalisme et soigner l'image du produit algérien. Une certaine dynamique est déjà perceptible, en ce concerne notamment le tourisme culturel (Sahara) ou le séjour vacancier durant la saison estivale (littoral). Béjaïa compte à ce propos comme une destination relativement bien prisée. Elle constitue, de ce fait, un baromètre fiable à cette reprise qui demeure, cependant, toujours timide en comparaison d'autres pays du pourtour méditerranéen. La wilaya de Béjaïa recèle effectivement d'importantes potentialités touristiques par les privilèges que lui offrent sa position géographique et les importantes richesses naturelles et patrimoniales dont elle dispose. Malgré une conjoncture peu favorable, Béjaïa constitue toujours une destination de choix pour les vacanciers. Dans l'objectif évident de consolider cette vocation, la wilaya ne cesse de développer son offre hôtelière et de diversifier ses infrastructures d'accueil pour répondre à une demande, globalement, croissante. Prenant de plus en plus conscience de l'importance du marché, les opérateurs privés profitent des opportunités d'investissement offertes par les pouvoirs publics en manifestant un intérêt particulier pour cette filière prometteuse. Ainsi, l'administration a enregistré ces cinq dernières années pas moins de 44 nouveaux projets hôteliers, totalisant une capacité de 2 805 lits supplémentaires, pour un coût d'investissement global de 3,063 milliards de dinars. Deux établissements sont déjà achevés et mis en exploitation, alors que les 42 autres sont en cours de réalisation ou en voie de lancement. Récemment encore, six autres initiatives d'investissement touristique ont été déposées, dont trois ont déjà reçu l'accord de principe du ministère de tutelle. A ce propos, il convient de citer l'important projet lancé récemment par le groupe Cevital dans la ZET d'Agrioun à Souk El Tenine. S'étendant sur une superficie de 26 hectares, l'infrastructure projetée prévoit un hôtel de haut standing et d'autres équipements, dont une cité touristique et des aires de jeux et de loisirs. Un autre projet similaire est prévu dans le village montagneux de Toudja où l'on compte implanter un grand village de vacances. L'étude serait déjà confiée à un bureau d'études étranger. Des offres ont été également enregistrées pour la modernisation des sources thermales (Sillal, Kerria, Sidi Yahia) et la valorisation des sites naturels et forestiers. La wilaya dispose actuellement de 70 hôtels, dont huit classés (1 171 lits) et 62 non classés (3 842 lits). On dénombre 19 établissements balnéaires (1 834 lits) et 43 hôtels urbains (2 008 lits). S'agissant de la fréquentation, on enregistre actuellement une moyenne de 56 513 nuitées en haute saison (saison estivale) pour un chiffre d'affaires de 160 millions de dinars. A l'achèvement de ces nouveaux projets, la wilaya disposera d'une offre hôtelière qui dépassera les 8 000 lits. Une importante capacité d'accueil à même d'instaurer un climat de compétition et de concurrence qui aura certainement une incidence sur la qualité de la prise en charge et le coût de séjour. La nouvelle réglementation «insiste», par ailleurs, sur la modernisation des hôtels pour améliorer l'accueil et la qualité de service, un aspect longtemps négligé par les autorités et les professionnels du secteur touristique. A noter, en guise de conclusion, que les responsables de la wilaya ont donné, le week-end dernier, le coup d'envoi de la saison estivale 2008 à partir du complexe touristique El Djorf Edhahabi à Melbou. Précédemment, l'APW avait débloqué une enveloppe de 1,5 milliard de dinars pour le nettoyage des plages au niveau des 8 communes côtières que compte la wilaya. Les APC concernées, les associations écologiques, les scouts, les établissements scolaires de la région se sont également impliqués dans cette campagne d'assainissement en organisant, partout, des journées de volontariat. Une initiative citoyenne qui vise à impliquer et à sensibiliser les populations sur l'importance de l'environnement dans la promotion du secteur touristique.