Un vibrant hommage a été rendu à Aït Semlal, dans la commune de Bouzeguene, à deux femmes ayant participé à la guerre de libération nationale. Il s'agit de la chahida Brahami Yamina, épouse Rachedi Hadj Ali, et la moudjahia Kofi Josianne, épouse du chahid Hadj Saïd Saïd, du village Achallam et officier de l'ALN. L'hommage qui leur a été rendu vendredi dernier a été marqué par une cérémonie de recueillement sur leurs tombes. Après cela, il a été procédé à la réhabilitation de la tombe de la chahida Brahami Yamina dans le village Aït Semlal. Née en 1891 à Ahrik, la chahida a vécu la mort dans la chair quand son fils et son petit-fils sont tombés au champ d'honneur, avant qu'elle-même ne tombe sous les balles de l'ennemi en 1959. Ce jour-là, elle sortait de chez elle, vers 23 heures, pour assister une femme sur le point d'accoucher, avant qu'elle ne soit cueillie par une rafale de balles d'éléments de l'armée française qui étaient en embuscade dans le village. L'autre moudjahida commémorée, en l'occurrence Kofi Josianne, d'origine française, a réussi pendant la révolution toutes les missions que lui ont confiées les cadres de l'ALN, notamment dans la wilaya III historique. Elle était recherchée par l'armée française, et avait trouvé refuge dans une maison d'Aït Semlal qui servait d'infirmerie aux moudjahidine blessés. Kofi Josianne rendra l'âme des suites des souffrances qu'elle a vécues. Elle sera enterrée au vieux cimetière du village Aït Semlal, avec la bénédiction des moussabiline. Pour son permis d'inhumer, elle se fera attribuer un faux nom : Snacel Ouerdia. Précisons par ailleurs que Kofi Josianne, qui a sacrifié sa vie pour l'indépendance de l'Algérie, n'a pas fait l'objet de régularisation comme moudjahida à ce jour. Ce qui n'a pas empêché les habitants d'Aït Semlal d'inscrire la réhabilitation de sa tombe dans les prochains jours.