Alors que l'on croyait résolus tous les problèmes du FLN avec la démission maquillée d'Amar Saâdani et l'arrivée de Djamel Ould Abbès au poste de secrétaire général de l'ex-parti unique, voilà les échanges d'accusations relancés de plus bel. Le nouveau patron du Front de libération nationale (FLN) ne fait pas tellement l'unanimité, malgré ses appels à l'union et le fait que son parcours politique soit derrière lui, comme il ne cesse de le répéter. Au moment même où il se lance dans une démarche réconciliatrice envers tous les anciens cadres contestataires, Ould Abbès reçoit un coup pour le moins inattendu de l'ancien secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem. «On ne peut produire du neuf avec du vieux», a assené l'ancien chef de gouvernement, qui accordait jeudi un entretien au site arabophone de la chaîne CCN. La critique vise, on ne peut plus clair, le successeur d'Amar Saâdani. Agé de 82 ans, Djamel Ould Abbès n'est pas l'homme qu'il faut, semble dire Belkhadem qui appelle à l'installation d'une instance transitoire. «Le FLN a connu une crise grave et il est nécessaire de rassembler les enfants du parti afin qu'ils reprennent le travail et les responsabilités dans les rangs. Ce qui ne pourra se réaliser sans la volonté de son premier responsable, Djamel Ould Abbès, en allant vers l'installation d'une commission transitoire qui réunira tous les contestataires autour d'un seul objectif qu'est la victoire lors des prochaines élections législatives et pour que le parti reste la première force politique», a déclaré l'ancien ministre, représentant personnel du président de la République. Ces propos interviennent pourtant au lendemain d'un entretien téléphonique entre les deux hommes où Belkhadem avait assuré Ould Abbès de sa disponibilité à l'aider et à le soutenir dans son action après l'appel qu'il a lancé à l'unification des rangs. Le nouveau secrétaire général du FLN ne tardera pas donc à riposter, en rejetant en bloc la proposition de Belkhadem. «Ceux qui demandent une instance transitoire veulent se positionner. Il n'y a pas de postes vacants (au sein du parti) ! Il y a un comité central élu que je ne vais pas sacrifier, je ne suis pas venu avec cette mission !», a-t-il tranché, le jour-même, dans une déclaration à nos confrères de TSA. C'est dire que le nouveau locataire du siège de Hydra est loin de faire l'unanimité, lui qui n'a pas d'ambitions politiques. Son arrivée n'a pas apaisé les tensions car si d'anciennes figures, actuellement en dehors des instances du parti, à l'image de Abdelkrim Abada, Abdelaziz Ziari ou encore Rachid Harraoubia et Mohamed Seghir Kara ont montré des signes de rapprochement, ce n'est pas le cas pour Abderrahmane Belayat, qui réclame toujours «le retour à la légitimité». Vient s'ajouter à ce dernier Abdelaziz Belkhadem qui, par ses déclarations, exprime clairement son opposition à ce que Ould Abbès reste à la tête du parti jusqu'à 2020. Sinon, pourquoi appeler à la mise en place d'une instance de transition ? Ainsi, le changement opéré à la tête du premier parti du pouvoir n'aura pas assuré un meilleur climat pour préparer les échéances électorales futures, dont les plus proches sont attendues au courant du printemps 2017.