Alors que les débats en plénière à l'APN, sur l'avant-projet de loi portant réforme de la retraite, sont attendus dans les prochains jours, des groupes parlementaires de l'opposition se rangent d'ores et déjà du coté des travailleurs, en promettant de «se battre» pour le retrait pur et simple, sinon de la modification de la mouture présentée par le gouvernement. C'est d'ailleurs le cas des députés du Parti des travailleurs (PT) et ceux du groupe parlementaire de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV). Djelloul Djoudi, président du groupe parlementaire du PT à l'APN a estimé que «la retraite anticipée sans condition d'âge est un acquis des travailleurs qu'on doit à tout prix préserver». Le projet de loi sur la retraite est une disposition qui va créer un bouleversement au sein de cette frange de la société. Le PT a lancé précédemment «un appel au président de la République pour annuler cet avant-projet», précise-t-on. «Nous refusons catégoriquement cette réforme sur la retraite et nous plaiderons pour son retrait lors des plénières», a-t-il souligné, ajoutant : «On va se battre au sein de l'APN pour que l'avant-projet soit annulé. On ne doit pas toucher aux acquis des travailleurs.» Djoudi s'est interrogé sur l'utilité de débattre le projet avec les syndicats, après son adoption. Alors que le rôle des syndicalistes est stipulé dans la Constitution. «Le débat doit se faire aujourd'hui, la préservation des acquis des travailleurs et de la sécurité sociale sont une priorité», note-t-il. Il est, de plus, urgent de remettre en cause le texte en question avant son adoption. Plusieurs secteurs vont être déstabilisés tels que ceux de l'éducation et de la santé. «Cela va créer une hémorragie de la caisse nationale des retraites», explique-t-il. Le ministère du Travail et de la Sécurité sociale avait fixé, récemment, un ultimatum pour l'entrée en vigueur de ce projet loi (1er janvier 2017). Cette annonce a précipité le départ en retraite anticipée de plus de 500 000 travailleurs. Le PT estime que ces départs anticipés «sont une forme de suppression de postes d'emploi». Pour sa part, Noamane Laouar, président du groupe parlementaire de l'AAV, a indiqué qu'il est impératif «d'ouvrir un dialogue et débattre des problèmes de fond en toute responsabilité». Si la mouture de cet avant-projet de loi est adoptée tel qu'elle est présentée, l'AAV «ne va pas l'accepter». Laouar a des réserves concernant les arguments du ministère de tutelle. «Des questions de fond sont à éclaircir». Le président du groupe parlementaire s'est interrogé sur les raisons des départs en retraite anticipée et sur l'argent de la caisse des retraites. Selon lui, la démarche du gouvernement est fausse. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale avait expliqué que «la caisse des retraites fait face un problème de financement et que 2,1 personnes actives paient la pension d'un retraité». «Ceci est contradictoire avec les statistiques données par le gouvernement qui tablent sur une baisse du taux de chômage.» «L'équation veut que le taux de chômage baisse et les contribuables augmentent ou vice versa». Le PT et l'AAV manifestent leur volonté de se battre pour la cause des travailleurs. Une bataille qui s'annonce rude entre partis de l'opposition et alliés.