Les responsables de l'Opep ont entamé hier des discussions à Vienne avec la Russie et d'autres pays n'appartenant pas à l'organisation afin d'envisager un plan de réduction de l'offre de pétrole. «La procédure de rétablissement a pris trop de temps et nous ne pouvons prendre le risque de retarder l'ajustement plus longtemps», a affirmé Mohamed Barkindo, secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, prenant la parole à l'ouverture des débats de cette rencontre technique. «Aussi, nous pourrions attendre un maximum d'engagement de tous les membres et non-membres de l'Opep dans ce but et nous en attendons pas moins dans la mesure où c'est notre engagement, non seulement pour nos pays membres mais pour la communauté dans son ensemble», a-t-il dit. L'Opep et la Russie – principal producteur de pétrole avec l'Arabie saoudite – ont tenu plusieurs réunions récemment afin de resserrer leur coopération pour diminuer la volatilité des prix. «Il y a un besoin pressant et urgent d'accélérer le rééquilibrage», a dit dans ce contexte le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak. Les pays non-Opep qui sont représentés aux négociations sont aussi le Kazakhstan, le Mexique, le sultanat d'Oman, l'Azerbaïdjan, le Brésil et la Bolivie. «Nous allons discuter des positions connues des pays, d'abord pour tous les pays de l'Opep», a dit à la presse le ministre azerbaïdjanais de l'Energie, Natig Aliyev, à Vienne. Certaines mesures doivent être «prises pour stabiliser le marché», a-t-il ajouté. Vendredi, les pays membres, menés par l'Arabie saoudite, se sont réunis afin d'envisager les détails du plan destiné à être adopté lors du sommet de novembre. L'Opep s'est entendue le mois dernier à Alger pour réduire la production de 750 000 barils/jour afin de la maintenir entre 32,5 et 33 millions de B/J. Cette annonce a fait monter les prix. Depuis deux ans, la production a dépassé la demande, entraînant une chute des prix, parfois supérieurs à 100 USD le baril en juin 2014 pour descendre à moins de 30 USD en février. L'exigence de Moscou Mais des obstacles subsistent à un nouvel accord tant que des pays membres de l'Opep refusent de réduire leur production. Il s'agit plus particulièrement de l'Iran qui a demandé à être exemptée de toute réduction de sa production, en raison de son retour récent sur le marché mondial et des conséquences des sanctions économiques occidentales. La Libye, le Nigeria et l'Irak souhaitent eux aussi bénéficier d'une exemption en raison des répercussions sur leur production. Cette situation a poussé la Russie, selon des sources médiatiques, citées hier, à exiger un plan officiel de réduction de l'offre de l'Opep en vue de soutenir cette option. Les désaccords concernant les niveaux de production, notamment de l'Iran et de l'Irak, préoccupent sérieusement Moscou, qui dépend elle aussi des revenus pétroliers. Les discussions risquent de ne pas aboutir dans l'immédiat. Mais une réunion ultime est prévue avant fin novembre. Il s'agit du Comité technique de haut niveau qui se rencontrera à Vienne le 25 novembre, avant la prochaine réunion des ministres de l'Opep prévue le 30 novembre, afin de «finaliser les quotas individuels». La réunion du Comité technique de haut niveau regroupe essentiellement des gouverneurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et des délégués nationaux qui rendent compte à leurs ministres respectifs. Le Comité n'a aucun pouvoir de décision et se contentera de faire des recommandations en prévision de la prochaine réunion plénière de l'Opep le 30 novembre à Vienne. Notons que les cours du pétrole ont nettement baissé vendredi, souffrant d'incertitudes conjuguées sur l'accord de réduction de la production de l'Opep. Le prix du baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, a perdu 1,02 dollar à 48,70 dollars au New York Mercantile Exchange (Nymex) sur le contrat pour décembre. A Londres, le cours du baril de brent de la mer du Nord a reculé de 76 cents à 49,71 dollars sur le contrat pour décembre sur l'Intercontinental Exchange (ICE).