Les travaux relatifs à l'élaboration de ce plan ont été ouverts hier au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Frantz-Fanon de Blida, selon le directeur général des services de santé auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Reforme hospitalière. «Il est temps pour nous de mettre au point un plan national AVC», a estimé le Pr Lhadj Mohamed, en marge d'une journée d'étude sur l'accident cérébral, organisée à l'occasion de la Journée mondiale des AVC, avec la participation de neurologues et cardiologues de nombreuses wilayas du pays. La journée, marquée par la tenue de plusieurs ateliers de travail, sera suivie par de nombreuses rencontres similaires, au niveau du ministère, jusqu'à l'élaboration complète de ce plan national AVC, dans «un peu plus d'une année», a-t-il informé. Selon l'interlocuteur, ce plan d'action prévoit, en premier lieu, d'assurer une «formation adéquate» à tout le staff médical de l'unité de prise en charge de l'AVC (neurologues, cardiologues, infirmiers, généralistes et agents d'accueil) «car chaque minute compte dans le sauvetage d'un malade atteint de l'AVC», a-t-il insisté. L'Algérie compte, chaque année, 50 000 nouveaux cas d'atteinte par l'AVC, a indiqué pour sa part Dr Mohamed Arezki, chef du service de neurologie au CHU Frantz-Fanon, signalant l'accueil de 120 cas d'Avc/an, au niveau de cette unité de Blida, depuis sa création en 2008. L'AVC est la première cause de paralysie en Algérie, tout en étant la troisième cause des cas de décès, après la crise cardiaque et le cancer, a-t-il ajouté. Il a, à ce propos, plaidé pour le renforcement de tous les hôpitaux par des unités de prise en charge de l'AVC, car le pays compte seulement six unités du genre à Blida, Oran, Sétif, Constantine, Tizi Ouzou et Alger. S'expliquant sur les symptômes de cette maladie grave, ce spécialiste a lancé un appel à toute personne victime de «façon subite» d'une perte de l'usage de la parole, ou de l'un de ses membres, ou d'une perte de la vue, de «se présenter dans l'urgence au niveau d'un service spécialisé, soit pas plus de trois heures, car au-delà, ses chances de guérison sont compromises», a-t-il assuré. Par la suite, le Dr Rafika Reguig, de l'hôpital de Médéa, a longuement abordé les types d'AVC existants et leurs causes, dont le manque d'exercice sportif, une mauvaise hygiène de vie, le tabagisme et la consommation d'alcool. Les personnes diabétiques et cardiaques sont les catégories les plus exposées à cette maladie, a-t-elle souligné. Les participants à cette journée, venus d'Alger, de Blida, de Tlemcen, d'Annaba, de Constantine, d'Oran, de Sétif, de Tizi Ouzou, de Chlef ont exposé les expériences de leurs wilayas en matière de prise en charge de l'AVC. Selon une étude réalisée en 2015 par le service de neurologie de Frantz-Fanon, un taux de 30% des malades accueillis au niveau de cette unité ont été victimes d'un AVC, a révélé, à l'occasion, un médecin de ce service, la neurologue Naouel Boutarine.