Ils sont trois jeunes, pétris de talent en musique, ambitieux et pleins d'énergie. Nonor Belkadi, Karim Belkadi et Khiredine Kati, qui forment le groupe AmZik, viennent de sortir leur premier album, intitulé Asughu n temzi. Dans cet entretien, ils nous parlent de leur groupe qui fait un tabac, notamment sur les réseaux sociaux, et du premier album qu'ils viennent de sortir. Ce CD sera disponible en Algérie à partir du 5 novembre aux Editions Musique Pro. Le Temps d'Algérie : Il n'y a pas longtemps que votre groupe s'est formé, mais vous vous êtes vite fait une place honorable dans le paysage de la chanson kabyle. Pouvez-vous présenter à nos lecteurs votre groupe et nous raconter comment il s'est formé ? Le groupe Amzik : Oui, le chemin que nous avons parcouru a été long. Le groupe s'est formé de façon très spontanée. Les trois membres du groupe se sont rencontrés à plusieurs reprises dans des soirées chez un ami commun, à Paris. Et bien sûr, la musique était toujours présente lors de ces rencontres. C'est pendant ces soirées que nous avons présenté notre projet d'album à Khiredine Kati, le futur troisième membre du groupe. L'enregistrement de cet album nous a permis de nous découvrir encore plus, humainement et musicalement. Et c'est ainsi, naturellement, que nous avons décidé de former le groupe AmZik. Quel est le secret du succès de votre groupe? Je pense que nous avons réellement conscience du grand héritage musical que nous ont légué nos prédécesseurs. Ce que nous tentons de réussir, est de faire, d'un côté une bonne transition pour protéger son authenticité, et d'un autre, l'ouvrir sur le monde, l'emmener le plus loin possible. Nous faisons ça avec sincérité, et les gens qui nous suivent ont bien compris le but de notre démarche, les messages et les valeurs que nous voulons porter. Quelle place occupent les nouvelles créations dans les projections à venir d'AmZik ? Nous avons fait des reprises pour expliquer notre démarche. Le but de ces reprises est d'expliquer que nous sommes repartis en arrière en reprenant des chansons de nos grands artistes, et ce, pour mieux avancer. Les nouvelles projections se traduisent tout d'abord par un premier album qui est sorti le 28 octobre en téléchargement et sortira le samedi 5 novembre en support physique ici en Algérie, aux éditions Musique pro. Le groupe accorde beaucoup d'importance à la création, les trois membres du groupe composent tous des chansons. Donc, l'avenir du groupe s'annonce très musical. Nous vous promettons beaucoup de surprises. Justement, comment est accueilli votre premier album intitulé Asughu n temzi par votre public de France ? Cela ne fait qu'une petite semaine qu'il est en téléchargement. Keyzit, qui a distribué notre album sur les plateformes numériques, nous a confié que c'était un très bon démarrage. D'autre part, nous avons reçu beaucoup de messages d'encouragement de notre public. Cela nous conforte beaucoup dans ce que nous faisons, et nous donne plus de force pour continuer et d'aller de l'avant. Pouvez-vous nous parler un peu de l'album ? C'est un album de musique kabyle avec des modes musicaux que nous connaissons, associés à des sonorités modernes. L'album Asughu n temzi est porteur de messages. Les 10 titres sont un voyage relevé par une diversité de thèmes : des désillusions, de la sincérité, des histoires d'amour. AmZik se met à rêver, à imaginer des choses, à penser la vie. Un des sujets qui revient souvent dans l'album, c'est ‘'lgherva'' (l'exil), que les trois membres du groupe ont vécu. Vous participez à beaucoup de concerts et soirées en France. Prévoyez-vous de vous produire pour votre public en Algérie ? Vous savez ? Comme on dit en kabyle : ‘'idles atan di tmurt-is'', la culture est dans son pays. Donc évidemment que nous prévoyons de faire des concerts ici, sinon à quoi bon faire de la musique si on ne peut même pas la pratiquer sur la terre qui a vu naître nos grands-parents ? C'est juste une question d'organisation et de logistique. J'espère que nous aurons de belles propositions de concerts prochainement. Cela ne dépend pas que de nous. Même si nous rencontrons des difficultés à organiser des concerts chez nous, cela ne pourra pas nous arrêter. Nous donnerons des concerts en Kabylie et partout ailleurs où les opportunités nous seront offertes. C'est juste une question de temps. Interview réalisée par Arezki Ibersiene