Le groupe Contrast. La révélation et l'affirmation du groupe musical Contrast constitue bien un événement artistique remarquable survenu au cours de ces deux dernières années dans le milieu algérien de la musique actuelle. Les musiciens de ce groupe composent eux-mêmes leur musique. Le texte de leurs chansons est écrit par un de ses éléments, Salima Abada qui les chante elle-même sur scène. Le groupe Contrast a eu un beau calendrier de concerts au cours de cette année 2009 dont une mémorable tournée dans plusieurs villes du pays à l'occasion du deuxième festival culturel panafricain. Mieux, les musiciens du groupe Contrast viennent de signer leur présence dans le monde musical par la sortie de leur premier album avec pour titre «Lunatic». Nadjib Gamoura guitariste, nous parle de leur parcours artistique. Le groupe musical Contrast trace un chemin élogieux dans notre monde national de la musique. Pouvez-vous nous définir votre style de musique ? Nous voulons nous insérer dans le monde moderne de la musique sans oublier nos racines. Nous possédons un riche patrimoine musical et il importe de le sauvegarder et de l'enrichir. Dans notre style de musique, nous nous efforçons, par les rythmes et les mélodies de conserver les éléments caractéristiques de notre patrimoine, comme le chaabi ou l'andalou et de les insérer dans les genres musicaux modernes comme par exemple la Pop Music. Nous retirons deux avantages de ce domaine de la recherche musicale. Le premier est de rester fidèle à nos racines, à nos sources et à notre personnalité culturelle. Le deuxième consiste, par notre insertion dans le monde universel de la musique, à participer à ce même courant et surtout par ce biais, à faire connaître nos genres musicaux par d'autres cultures de par le monde. Vous composez ainsi votre propre musique. Quelles sont vos méthodes de recherche ? Avant toute chose, je me dois de vous préciser que le principe fondamental qui anime notre groupe, c'est l'esprit collégial avec la devise, tous pour un et un pour tous. Nous composons nous mêmes notre propre musique avec la participation active et égale de chacun de nous. Notre musique est bien l'émanation de l'ensemble de notre groupe. Vous composez votre musique. Qu'en est-il du texte de vos chansons ? Selon la méthode de recherche musicale que nous venons d'exposer nous l'adaptons à l'accompagnement des paroles qu'écrit notre talentueuse auteur, Salima Abada. C'est notre fierté et le charme de notre groupe. Salima Abada écrit pour le répertoire seul de notre ensemble musical. Elle s'y implique en les interprétant sur scène. Sa voix enchante et le public le lui rend bien en l'acclamant chaleureusement. Salima Abada, écrit aussi les textes de ses chansons en anglais. Elle prête également sa voix pour des reprises, puisées soit dans nos chansons en vogue ou alors dans les standards internationaux. Vous venez de faire sortir sur le marché votre premier album. Donnez-nous des précisions sur son élaboration... Notre premier album vient tout juste de sortir sur le marché. C'est le travail de toute une année. Cet album constitue notre signature et notre carte de visite. Il comporte quatorze titres. Douze sont des chansons écrites par Salima Abada. Les deux autres représentent, la première, une évocation de Kamel Messaoudi, avec un poème de Yacine Ouabed et la deuxième, une chanson écrite et composé par Hakim Salhi qui nous l'a offerte. A l'intérieur de cet album qui a été tiré dans un premier temps à mille exemplaires figure un clip qui peut être suivi sur ordinateur. L'enregistrement de cet album a été effectué on live avec tous nos musiciens, la voix de Salima Abada, la guitare et le luth de Fawzi Mecellem, la guitare encore de Amar Boukhalfi et de moi-même, la batterie de Nazim Benkaci et le clavier de Youcef Zahana.. Vous avez eu un calendrier de concerts bien achalandé, surtout cette année. Pouvez-vous les énumérer ? Nous avons eu au cours de l'année 2008 des moments forts comme le concert donné à la salle Ibn Zeydoun et celui qui a eu lieu à Béjaia. Quant à l'année 2009, nous sommes seulement en septembre et nous pouvons témoigner déjà d'une riche activité. Deux dates phares l'ont marqué. La première, c'est notre participation au festival de la musique actuelle à Bordj Bou Arreridj à côté de stars de ce genre musical universel. La deuxième concerne notre participation au deuxième festival culturel panafricain. Nous y avons donné cinq concerts, deux à Alger et les trois autres, à Tizi Ouzou, Constantine et Sétif. Ce mois de Ramadhan a été l'occasion de nous produire quatre fois, dont la dernière en date est le concert à la kheima Hyunday. Nous formulons l'espoir de poursuivre ce rythme. La création du groupe Contrast semble répondre à un besoin de la jeunesse algérienne qui manifeste la volonté de s'insérer dans la mouvance mondiale sans perdre son puissant attachement à ses racines. Comblez- vous ce besoin ? Nous répondons affirmativement à votre question. La jeunesse algérienne se recherche. L'influence au courant mondial avec le réseau Internet, le téléphone portable et la télévision par satellite est une réalité. Il ne faut absolument pas que notre jeunesse s'insère complètement au monde en effaçant les traits de sa personnalité et à son détriment. Au contraire, c'est fort, de son héritage culturel qu'elle pourra édifier son identité d'Algérien et en même temps s'affirmer harmonieusement sur la scène internationale. Nous oeuvrons dans ce sens. Pour preuve, nous faisons référence à la grande affluence des jeunes, garçons et filles, de toute condition sociale qui viennent assister à nos concerts, qui nous ovationnent et qui restent dans la salle de concert jusqu'à la dernière note. K. C.