Développer plus la langue arabe sur la toile a été au centre d'une rencontre tenue le 1er novembre en présence du ministre de la culture, Azzedine Mihoubi, à la salle Ali-Maâchi, dans le cadre du 21e Sila, qui se poursuit jusqu'au 5 novembre à la Safex d'Alger. «Le manque de contenu didactique, scientifique ou encore littéraire en langue arabe sur la toile revient à l'absence totale de promotion des travaux dans cette langue par les universités. Il faudrait que les chercheurs et les professeurs d'université aient leurs propres sites et blogs sur le net et qu'ils soient constamment alimentés pour que cela profite à tout le monde», a déclaré Azzedine Mihoubi. Le ministre de la culture dira aussi que le fait de diffuser les travaux universitaires en langue arabe sur le réseau internet augmenterait l'intérêt des chercheurs sur la toile, et de ce fait, des systèmes et des logiciels intelligents de traduction seront mis en place afin de servir toutes les langues, comme cela se fait déjà pour la langue française et anglaise. «La langue arabe est utilisée par plus de 420 millions de personnes à travers la toile. Un chiffre important mais très faible si on prend en considération que seules 3% de personnes font leurs recherches sur la toile en arabe. Donc, il faudrait qu'on se penche sur le contenu qualitatif et sur l'effet qu'engendre l'arabe sur la toile», s'est-il exclamé. Un constat amer que rejoint le président du Conseil supérieur de la langue arabe, Salah Belaid. «La langue arabe est l'une des plus anciennes langues dans le monde. Elle existe toujours et il ne faut pas qu'elle devienne une langue morte comme ce fut le cas pour le latin», a-t-il souligné. De son côté, le professeur de langue arabe à l'Université de Santa Clara en Californie, responsable du département linguistique et arabisation à Google, Fayeq Oweis, attestera du manque important d'informations en langue arabe sur la toile. «Google travaille sur des bases de données contenant une large documentation en langue arabe. On essaie aussi d'améliorer la traduction de Google très sollicitée par les internautes». Les deux autres intervenants à cette rencontre, l'expert consultant en technologie de la communication et de l'information, Younès Grar, et la directrice de la division recherche et développement, chef d'équipe traitement automatique des langues et contenus numériques au Cerist, le Dr Hassina Aliane, sont d'accord pour affirmer que «rester dépendant de la technologie américaine ou occidentale est un facteur diminutif dans la progression scientifique arabe et algérienne».