L'Algérie a élaboré une cartographie de demain en matière de tourisme, intégrant, entre autres, de nouvelles générations de produits touristiques. Le pays ne veut pas copier des schémas prêt-à-porter, mais développer une stratégie qui lui est propre. C'est ce qu'a essayé d'expliquer à grand trait le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, Chérif Rahmani, dans une intervention qu'il a faite hier devant le 8e symposium international de MDI School consacré au tourisme et tenu à l'hôtel Hilton. Chérif Rahmani a avancé qu'il faut aller chercher de nouveaux concepts, un label, qu'il ne faut pas reproduire à l'identique, qu'il y a des marchés à fidéliser (France, Espagne, Italie, Allemagne), d'autres à conquérir (Pays du Golfe, Russie, Japon, Chine), relevant au passage que le tourisme en Méditerranée est saturé. Le ministre à dressé un tableau exhaustif du secteur dont il a la charge, notant ainsi que le tourisme en Algérie reste axé sur l'urbain et le balnéaire, et que ce dernier est très recherché par les Algériens. Il a rappelé également que de nouveaux sites touristiques, de nouvelles stations thermales ont été répertoriés, circonscrits. Chérif Rahmani a fait remarquer que nos insuffisances dans le secteur sont connues et que notre stratégie en matière touristique est claire. Cette dernière est sous-tendue par une somme d'éléments dont le plan d'aménagement du territoire, a-t-il détaillé. Pour que cette stratégie fonctionne comme il se doit, il faut que d'autres secteurs, d'autres maillons -comprendre le transport, la formation, le comportement des individus- se mettent à niveau, en phase avec nos ambitions, a-t-il recommandé. Le ministre a par ailleurs estimé que l'on ne peut pas faire un tourisme à n'importe quel prix. Certes, des progrès ont déjà été réalisés dans le secteur, reconnaît le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani, dans un discours à l'ouverture de ce symposium. Les flux enregistrent une croissance positive depuis quelques années et les moyens de communication, d'une façon générale, se sont améliorés, dira Réda Hamiani. Seulement, ces progrès restent insuffisants ; les investissements ne sont pas au rendez-vous, l'absence d'une culture touristique complique tout, l'environnement est peu attractif et le personnel demeure peu qualifié, schématise le président du FCE. Réda Hamiani formule en outre une palette de propositions en vue de faire avancer les choses dans le secteur du tourisme. Il dira ainsi que des changements sont nécessaires et doivent concerner aussi et surtout les appuis que l'Etat doit apporter à l'entreprise touristique, notamment privée, car, a-t-il ajouté, devant le poids croissant des incertitudes économique, devant l'ampleur des changements, la complexification de l'environnement concurrentiel et les bouleversements géo-touristiques, seules les entreprises privées peuvent apporter les compétences, les savoir-faire et les apports nécessaires pour donner une impulsion décisive au développement de ce secteur. L'intervenant a souhaité que le rôle de l'Etat dans le tourisme soit clair, parce que son intervention reste déterminante. D'autres propositions ont été également mises en avant dans l'allocution de Réda Hamiani. Y. S.