Il ne reste que deux mois aux concessionnaires automobiles pour investir dans l'industrie du montage. Un délai très court pour ceux qui n'ont pas encore lancé des projets tel qu'exigé par le gouvernement dans le cadre d'une loi datant de 2014. Les concessionnaires des marques automobiles n'ayant pas répondu à cette exigence risquent de perdre leur licence d'importation. La commission interministérielle chargée de délivrance des licences d'importation a proposé d'ailleurs d'importer seulement 53 000 véhicules en 2017 avec une baisse de près de 45 000 par rapport à l'année en cours. Au vu des requêtes introduites par les importateurs, il y a eu une augmentation la semaine dernière du contingent des véhicules importés fixé avant à 83 000 unités pour une valeur de moins de 1 milliard de dollars. Le chiffre a été augmenté à 98 000 unités autorisées à l'importation jusqu'à la fin de l'année. En attendant la décision qui sera prise après les réunions prévues dans les semaines prochaines pour définir officiellement le contingent final des quotas de 2017, la situation du marché demeure marquée par une forte hausse des prix et un manque d'offres. Le ministre du Commerce, Bakhti Belaib, a annoncé à plusieurs occasions que le gouvernement suit l'évolution et l'impact des mesures qui ont été prises dans l'objectif de rationaliser les importations et de ne plus autoriser le stock de véhicules. D'autre part, les concessionnaires ont déjà reçu un écrit du secrétaire général du ministère du Commerce pour leur rappeler l'application de l'article 52 de la loi de finances 2014, qui oblige les concessionnaires à réaliser un investissement industriel ou semi-industriel lié à leur activité automobile. Jusqu'à présent dans le marché d'automobiles fabriquées en Algérie, il n'existe que quelques concessionnaires qui ont répondu à cette exigence, dont on peut citer Renault Algérie, Hyundai et Cima Motors de Mahieddine Tahkout. Ce dernier a commencé la fabrication de dix modèles de la marque Hyundai à Tiaret, en octobre. Renault Algérie a réalisé un important investissement dans le montage automobile à Oued Tlelat où il produit deux modèles : la Renault Symbol et la Dacia Sandero. Quant à Sovac, il devra signer un protocole d'accord avec le constructeur allemand à la fin du mois en cours pour la réalisation de l'usine Volkswagen à Relizane. Le groupe Peugeot, qui a présenté au gouvernement un projet de montage de véhicules, attend toujours l'approbation des autorités publiques pour la concrétisation de cet investissement, toujours dans la région oranaise. Il y a aussi des projets de montage de camions et de véhicules utilitaires qui ont été réalisés, notamment ceux du groupe Fiat Ival et de Hyundai à Batna, ainsi que le montage de camions de la marque Renault trucks à Meftah (Blida). En somme, on peut dire que l'industrie automobile locale prend forme. L'importation risque à terme de disparaître.