La réunion gouvernement-walis s'est terminée hier. Les grandes lignes du nouveau modèle économique ont été dévoilées en attendant l'application des recommandations de cette rencontre qui intervenait dans une conjoncture difficile. Crise oblige, les pouvoirs publics semblent déterminés à changer de cap en adoptant une ligne de conduite dont le pragmatisme est désormais au cœur de cette orientation. La décentralisation de la décision économique, annoncée lors de cette rencontre, pourrait être perçue comme un signal fort à l'adresse d'abord des dirigeants locaux. Leur responsabilité, dans la prise de décision, a été particulièrement soulignée. Ils sont appelés à libérer l'esprit d'initiative et mettre en valeur l'attractivité de leurs régions. Une décision à saluer pour peu que des textes juridiques viennent renforcer leurs prérogatives. Ensuite, c'est un gage de bonne volonté destiné aux investisseurs et aux opérateurs économiques locaux. Longtemps soumis au diktat d'une bureaucratie pesante et contraignante, les acteurs économiques régionaux, promet le gouvernement, auront droit à toutes les facilités en échange d'une implication énergique dans l'essor économique régional. Pour réussir à convaincre, le gouvernement compte sur une administration locale dont les missions seront reformulées. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé, lors de son intervention, les commis de l'Etat à se débarrasser des «réflexes de passivité et de bureaucratie». La croissance, a-t-il souligné, sera dorénavant cherchée dans l'entreprise sur la base du nouveau modèle économique de croissance et a invité, à cet effet, les responsables et les élus locaux à accorder une importance particulière à l'«accroissement de l'offre foncière, la simplification des procédures administratives, l'accompagnement des opérateurs et le replacement des PMI, du tourisme et de l'agriculture au cœur des dynamiques de développement local». L'administration, assure à son tour, le ministre de l'Intérieur, Nordine Bedoui, sera efficace et débureaucratisée, et assurera un service public de qualité au citoyen tout en promouvant l'investissement et le développement. En somme, les pouvoirs publics entendent asseoir une véritable dynamique économique locale avec, en prime, la valorisation du rôle citoyen qui sera un acteur principal dans sa région. Les ministres, qui se sont succédé à la tribune pendant deux jours, ont mis en exergue les actions entreprises, chacun dans son secteur, pour mettre en œuvre le nouveau modèle de croissance cher au gouvernement. Le ministre de l'Industrie et des mines, Abdessalem Bouchouareb, a indiqué que les travaux de réalisation de 50 parcs industriels destinés à l'investissement seront lancés avant la fin du 1er trimestre 2017. Ces 50 parcs industriels seront répartis, à travers 39 wilayas, sur une superficie globale de 12 000 hectares. Le ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la Pêche, Abdesselam Chelghoum, a, de son côté, fait savoir que le secteur agricole a attribué une superficie de plus de 600 000 hectares pour la réalisation de projets structurants d'un montant de 600 milliards de dinars. Le ministre des Finances, Hadji Babaammi a, pour sa part, mis l'accent sur la nécessité de l'élargissement et la réorganisation de l'assiette fiscale, l'actualisation de certaines bases d'imposition ainsi que la fiscalisation de l'activité agricole. Trois axes, selon le premier argentier du pays, qui devront soutenir l'effort du gouvernement dans la mise en place de la réforme des finances locales.