«Le paracétamol commercialisé à l'échelle nationale est un médicament produit exclusivement en Algérie», a déclaré hier le ministre de la santé, Abdelmalek Boudiaf, en réponse aux informations qui circulent depuis 48 h sur un prétendu paracétamol «mortel». «Il n'y a pas d'importation», affirme le ministre. Utilisé par plusieurs centaines de citoyens, le médicament antalgique Paracétamol figure sur la liste des 251 produits pharmaceutiques interdits à l'importation depuis deux ans, en vue de booster la production nationale. Le ministre a exhorté les personnes à l'origine de «la propagande» de prouver leurs dires avec ne serait-ce qu'une seule boite de ce comprimé. Selon lui, il y a «précipitation» dans la divulgation de l'information. «Le Directeur de la santé de la wilaya de Mila était certainement sous pression au moment où il avait adressé sa lettre aux autorités locales». Le ministre qui dément formellement toute existence de ce produit pharmaceutique a tenu, en marge de sa visite de travail dans la wilaya de Constantine, à rassurer le citoyen de l'absence de «tout danger le menaçant en consommant le paracétamol vendu dans les officines». Son chargé de communication, Slim Belkacem a, pour sa part, appelé les citoyens à ne pas acheter des médicaments ailleurs que dans des pharmacies. Car selon lui, si ce produit existe, «il ne dispose pas pour autant d'un bulletin de conformité du laboratoire national du médicament». Du côté des pharmaciens, le Secrétaire général du syndicat des pharmaciens d'officines assure qu' «aucune trace de ce produit n'a été trouvée dans les officines pharmaceutiques». Messaoud Belambri, contacté par nos soins, affirme que pour l'heure, que ce soit dans les pharmacies comme dans les hôpitaux, il n'a été enregistré aucun cas ayant été affecté par le paracétamol. Ni décès, ni hospitalisation suite à la consommation du paracétamol n'a été signalé, insiste-t-il, que ce soit dans la wilaya de Mila comme dans d'autres régions du pays. Le wali de Mila a pourtant adressé, le 8 novembre, une lettre au président de l'Antenne régionale du conseil des pharmaciens à Constantine pour le mettre en garde contre la présence dans les pharmacies d'un «calmant mortel» de la marque Paracétamol produit en Israël. Ce médicament contiendrait «du fil métallique potentiellement mortel», selon la lettre du wali qui note que ce calmant est commercialisé dans d'autres wilayas, dont Alger, Oran et Constantine. En tout cas, les personnes à l'origine de ce genre de rumeurs ont toujours tendance à jouer sur la fibre sensible du peuple algérien. D'abord en affirmant que le médicament vient d'Israël, et ensuite conscients que l'information va avoir un impact sur les consommateurs, le Paracétamol étant un produit consommé quotidiennement et à grande échelle par les algériens. Info ou intox ?