Le dossier des aides accordées par l'état dans le cadre de l'habitat rural est loin d'être réglé en raison du nombre important de demandes non satisfaites au niveau de la majorité des communes de la wilaya de Tizi Ouzou. En effet, la question de l'aide à l'habitat rural, qui consiste en une enveloppe de 70 millions de centimes accordés par l'état, taraude toujours les esprits des maires des communes concernées, en raison du nombre dérisoire d'aides attribuées par rapport à celui des demandeurs. Dans la commune de Timizart, daïra d'Ouaguenoun, à une trentaine de kilomètres au nord-est de la wilaya, pas moins de 2000 demandeurs ont postulé à cette aide, alors que les services de la wilaya n'ont accordé que 170 aides à cette commune. Une situation qui a soulevé le courroux des postulants et surtout de la gêne chez le P/APC, qui dit ne plus savoir comment procéder à la répartition de ce nombre très réduit d'aides sur les 2000 postulants. «Nous sommes devant une situation très difficile. L'état ne nous a accordé que 170 aides, alors qu'il y a quelque 2000 dossiers de demandes pourtant validés par la commission de wilaya qui attendent». «Chaque semaine, ils sont plus de 400 demandeurs à se présenter au siège de l'APC pour réclamer cette aide, alors que je n'ai sur le bureau que 170 aides accordées», s'insurge Amar Tiouchichine, maire de Timizart, qui affirme avoir saisi, à plusieurs reprises, les services de la wilaya, chargés de ce dossier, afin de remédier à cette situation, en revoyant à la hausse le nombre d'aides. Selon le P/APC, la commune de Timizart, qui est une municipalité rurale par excellence, doit bénéficier d'un quota plus important en matière d'aide à l'auto-construction, en ne perdant pas de vue surtout, précise-t-il plus loin, que «les habitants de cette commune sont connus pour vivre dans leurs villages depuis des générations, et que cette aide à l'habitat rural va permettre de fixer la population locale dans les villages». Le même problème a surgi, également, dans la commune des Ouadhias où seules 50 aides ont été accordées par les services de la wilaya au profit des citoyens de cette localité qui compte plus de 16 000 habitants. Une offre jugée dérisoire par les élus à l'APC, qui se retrouvent devant une situation inextricable, pour la simple raison que pas moins de 2000 demandeurs, qui ont aussi déposé leurs dossiers dans le cadre de l'aide à l'habitat rural. Selon un élu à l'APC, les services de la wilaya ont toujours considéré cette commune comme étant une localité urbaine, d'où le nombre très réduit des aides accordées dans ce cadre. «Notre commune est considérée comme une commune urbaine, alors que la réalité est toute autre, pour la simple raison que les Ouadhias est une commune rurale comptant dix villages. Nous ne comprenons, d'ailleurs, pas pourquoi les services de l'état n'ont accordé, à notre municipalité, depuis 2014, que 50 aides par année, alors que nous avons des milliers de demandes dans le cadre de l'habitat rural», s'insurge cet élu, qui avoue que l'exécutif de l'APC se retrouve dans un vrai embarras pour distribuer les 50 aides accordées à la commune pour cette année, alors que le nombre de demandeurs dépasse 2000. Il faut dire que ce problème d'aide à l'habitat rural est quasiment généralisé au niveau de la wilaya, qui a bénéficié depuis sa mise en place de plus 70 000 aides, sans pour autant voir le nombre de demandeurs reculer, face aux aides accordées, au compte goutte par l'état.