Jusqu'à samedi, elle était une anonyme parmi la foule des mécontents. Visiblement abattue par un tir de bassidjis alors qu'elle défilait au sein d'un cortège dans les rues de Téhéran, Neda Soltani est devenue l'icône des anti-Ahmadinejad, incarnant désormais la crête de la vague verte. Agée de 26 ans, la jeune fille est décédée dans les bras de son père et surtout devant la caméra basse résolution d'un téléphone portable. Immédiatement, la vidéo de sa mort brutale a été postée sur Youtube, facebook et Twitter. Les réseaux sociaux, déjà suspendus aux lèvres de la vox populi iranienne et de ses slogans, ont réagi de manière épidermique aux images. Dans la foulée, des dizaines de groupes ont fleuri sur facebook, comme autant de stèles virtuelles et d'épitaphes lyriques. Sa page «fan» regroupait au premier jour plus de 2000 internautes, louant tous l'«Ange de l'Iran». Sur Twitter, une balise à son nom (#Neda) est très rapidement apparue parmi les trending topics (les sujets les plus populaires).