La Chine veut intensifier sa coopération avec l'Algérie. C'est ce qui ressort en tout cas de la visite de trois jours des membres de la délégation du Parti communiste chinois en Algérie à l'invitation du Front de libération nationale (FLN). Cette volonté de donner un coup d'accélérateur à la coopération entre l'Algérie et la Chine a été discutée et décidée, lundi dernier, lors des entretiens entre les membres de la délégation du parti chinois au pouvoir et ceux de la formation majoritaire en Algérie. “La coopération économique entre l'Algérie et la Chine a atteint un certain volume, mais nous sommes arrivés à une période où il faut qu'on rentre dans une coopération et dans des échanges plus importants et plus vastes”, a déclaré une responsable du Parti communiste chinois, reprenant ce qui a été discuté lors des entretiens entre les deux délégations. Cette responsable expliquera dans ce cadre qu'“actuellement, nous sommes en train d'examiner avec le gouvernement chinois certains projets, lesquels projets sont arrêtés dans le temps, même s'ils sont importants et volumineux”, tout en expliquant que ces projets “nous permettront d'entrer dans une véritable coopération qui sera très bénéfique que ce soit pour le peuple algérien que pour le peuple chinois”. D'autres projets sont également à l'ordre du jour, et n'attendent que l'aval du gouvernement algérien qui doit préalablement les examiner, est-il également expliqué. La responsable du Parti communiste chinois annoncera également qu'il a été question de la réalisation d'un “institut des études stratégiques pour examiner sous toutes ses coutures l'économie algérienne, ses problèmes sociaux, les problèmes liés à la mondialisation ainsi que toutes les questions intéressant notre pays”. “Nous aborderons toutes les questions liées à l'Algérie”, notera la responsable du PC chinois devant une importante assistance en présence de l'ambassadeur de la Chine à Alger. Quoi qu'il en soit, les Chinois veulent énormément consolider leurs relations avec l'Algérie, et c'est pour cela qu'ils ont fait un exposé sur leur expérience dans le domaine économique. À ce propos, M. Li Chang Gieh, un autre membre de la direction du PC chinois, a évoqué les éléments de l'expérience chinoise de passage de l'économie socialiste à ce qu'il appelle “l'économie de marché socialiste” issue de la spécificité chinoise. Faisant une rétrospective des étapes historiques que la Chine a traversées à commencer par la création du parti en 1921 passant par la Révolution chinoise en 1949 pour arriver à l'étape actuelle dite d'ouverture et de modernisation. M. Li Chang Gieh a noté que le succès de l'expérience chinoise a été favorisé par son attachement à sa spécificité, mais aussi par des réformes adaptées à sa réalité. “Des enseignements ont été tirés des difficultés induites des aspects négatifs de l'ère socialiste marquée notamment par un manque de dynamisme et l'insuffisance des forces productives”, note le conférencier. Abdelaziz Belkhadem, qui a clôturé la rencontre, a demandé à ses militants de réfléchir sur l'expérience chinoise en matière d'édification et d'ouverture. “C'est une expérience et un modèle à méditer”, a-t-il indiqué. “Il faut tirer avantage non seulement au plan économique mais aussi au niveau réglementaire et structurel”, dira M. Belkhadem. Ce dernier, qui établissait une comparaison entre les expériences algérienne et chinoise en matière de passage de l'économie dirigée à l'économie de marché, a souligné que l'Algérie œuvrait à atteindre “un niveau de sensibilisation du citoyen quant à l'augmentation de ses capacités productives et l'amélioration de la qualité de la production de manière à nous engager dans une économie qui prélude à l'ère post-hydrocarbures”. Dans ce cadre, M. Belkhadem a salué l'expérience chinoise en matière d'ouverture à travers “la libéralisation des mentalités dans le respect de la spécificité culturelle chinoise”. “L'Algérie veut tirer avantage des autres expériences pour lancer un modèle adapté à sa spécificité culturelle”, a-t-il ajouté.