Des responsables de plusieurs associations activant dans le domaine de la lutte contre le SIDA (Syndrome d'immunodéficience acquise) ont lancé un appel aux pouvoirs publics pour l'intensification des efforts dans le dépistage précoce chez les populations à risque. Le plus grand défi de la prise en charge du SIDA en Algérie est «le dépistage précoce chez certaines catégories successibles d'être porteuses du virus, notamment les homosexuels et les toxicomanes», a indiqué M. Othmane Bourouba, président de l'Association Aids Algérie dans une déclaration à l'APS à la veille de la Journée mondiale de lutte contre le Sida (1er décembre). Le taux de prévalence annoncé qui «est inférieur à 0.1% ne reflète pas la véritable situation épidémiologique en Algérie», a soutenu le même responsable, appelant dans ce sens les services sanitaires et les associations activant dans ce domaine à une révision de la stratégie de dépistage à travers de nouvelles approches mieux adaptées à ces milieux. De son côté, le président de l'association Aids Solidarité, Ahcen Boufenissa, a déploré la vision de la société algérienne vis-à-vis des personnes atteintes su Sida, reconnaissant la difficulté d'entrer en contact avec ces milieux. Les associations activant dans le domaine de la solidarité et de la lutte contre le sida «n'ont pas les techniques nécessaires pour encourager les populations fragiles à venir vers elles et partant, les inciter à se soumettre au dépistage», a-t-il ajouté. Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) progresse lentement et ses signes cliniques apparaissent longtemps après la contamination, a-t-il précisé, appelant à intensifier les campagnes de sensibilisation tout au long de l'année et à ne pas attendre la Journée mondiale de lutte contre le sida pour le faire. Concernant la prise en charge des malades, M. Boufenissa a salué les efforts consentis dans ce domaine, mettant en garde contre les risques de propagation de la maladie que peut entraîner l'interruption du traitement par les malades qui se sentent mieux. Ces associations ont également salué les efforts déployés par l'Etat pour assurer la disponibilité de tous les traitements, la bonne prise en charge des malades déclarés à travers les différents centres et l'utilisation des techniques modernes pour limiter la transmission de la maladie de la mère séropositive à son enfant. S'agissant des cas déclarés par le laboratoire de référence de l'Institut Pasteur d'Algérie qui a recensé depuis l'apparition de la maladie en 1985 plus de 1700 malades déclarés et 8600 séropositifs, les associations ont estimé que ces chiffres «ne reflètent pas la réalité de la situation épidémiologique».