Le directeur de l'Office national des examens et concours (Onec) paye les frais du scandale des fuites massives de sujets du baccalauréat 2016. Mohammed Amine Mebrek a été démis de ses fonctions par décret présidentiel signé par Abdelaziz Bouteflika le 17 octobre 2016. Ainsi se termine donc le feuilleton des fuites de sujets de la dernière session du Bac, quelques jours seulement après que les mis en cause dans l'affaire ont été relâchés. Le tribunal correctionnel de Sidi M'hamed avait, fin novembre dernier, prononcé la relaxe au profit de trois inspecteurs, dont un chef de centre, tous cadres de l'Onec, et la condamnation à trois années de prison ferme à l'encontre d'un fonctionnaire qui avait reconnu les faits qui lui ont été reprochés par la justice. À la tombée du verdict, une seule question était restée posée : «d'où sont donc partis les sujets ?». Mais voilà qu'une réponse semble avoir été déjà préparée. Publié dans le dernier numéro (69) du Journal officiel du 6 décembre, un décret présidentiel met «fin aux fonctions de directeur de l'Office national des examens et concours, exercées par M. Mohammed Amine Mebrek». Une décision qu'aurait avalisée la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit. La première responsable du secteur n'a plus confiance en son ‘'lieutenant'' pour organiser une autre session du bac. Elle ne veut sûrement pas revivre le même scénario que celui de juin dernier lorsque la fraude avait touché 38% du nombre d'inscrits à l'épreuve du baccalauréat, c'est-à-dire plus de 310 000 candidats, dans 7 matières réparties sur 4 filières. Du jamais vu dans l'histoire de cette épreuve importante dans le cursus scolaire des élèves, au point où le scandale a été repris par de nombreux médias étrangers. Reste à savoir si vraiment le directeur de l'Onec méritait cette sanction extrême ou, au contraire, s'il a été uniquement sacrifié pour servir de bouc émissaire dans une affaire qui n'a pas dévoilé tous ses secrets ? De toute façon, par cette décision, les autorités auront situé les responsabilités à leur juste niveau. Et celle de l'Office chargé de l'organisation des examens est plus qu'évidente dans cette situation. Par ailleurs, la ministre de tutelle a fait un peu de ménage autour d'elle, puisque le même numéro du Journal officiel contient un autre décret présidentiel mettant fin aux fonctions de sous-directrice de l'évaluation des systèmes au ministère, exercées par Mme Samia Mezaïb, «appelée à exercer une autre fonction».