L'ambassadeur de Russie à l'Onu, a annoncé, dimanche, qu'il opposera son veto au projet de résolution humanitaire préparé par la France sur les évacuations à Alep. L'ambassadeur de Russie à l'ONU, Vitali Tchourkine, a précisé que Moscou compte opposer le veto au projet de résolution «humanitaire» préparé par la France sur la province d'Alep. La résolution française propose que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki moon fasse déployer rapidement dans la province d'Alep le personnel humanitaire de l'Onu déjà présent en Syrie «pour une surveillance adéquate neutre et une observation directe» de «l'évacuation des parties encerclées d'Alep». Il resterait environ 40 000 civils et entre 1 500 et 5 000 extrémistes dans le quartier d'Alep-Est, selon l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura. «Nous ne pouvons laisser voter ce texte car c'est un désastre», d'après Tchourkine, l'ambassadeur russe. Le Conseil de sécurité doit se réunir pour voter sur cette résolution à partir de 17h00. L'ambassadeur de la Russie à l'ONU a précisé que Moscou allait proposer un projet pour déployer des observateurs dans la province d'Alep. La France, qui n'est pas impartiale dans le conflit en Syrie, puisque ce pays a armé de prétendus opposants, est désavouée par la Russie. Le président français, Hollande qui insiste sur le départ de son homologue El Assad, a été discrédité même par Moscou et l'envoyé spécial de l'ONU qui ont précisé que c'est au peuple syrien de décider du sort de son pays. Une propagande mensongère est engagée par certains titres de la presse européenne qui accusent, sans preuves, Moscou et Damas de perpétrer des tueries contre les civils dans la province d'Alep, tout en taisant les crimes commis par Daech à Palmyre et ailleurs. La majorité de l'opinion publique française a exprimé son mécontentement contre la politique étrangère menée par Hollande qui, d'ailleurs, a décidé de ne pas se présenter candidat à l'élection présidentielle de 2017. Concrètement, des bus acheminant des extrémistes quittaient, hier, Alep-Est, a précisé l'Organisation de la télévision et de la radio syrienne (Organization of syrian arab Radio and T ) sur son compte Twitter. Hier, la chaîne de télévision gouvernementale avait annoncé qu'il avait été convenu que 1200 personnes quitteraient les villages d'El Foua et de Kefraya, dans la province d'Idlib, en échange de l'évacuation de 1200 extrémistes des quartiers orientaux d'Alep. Ainsi, l'évacuation des combattants d'Alep-Est se déroule parallèlement à l'évacuation des civils et des miliciens blessés de la province d'Idlib. Les extrémistes n'ont pas toujours respecté l'accord conclu avec Damas. Des éléments de Ahrar El Cham ont tenté d'empêcher l'évacuation de civils, incendiant nombre de bus mobilisés pour la tache, d'après Damas et Moscou. Damas a précisé qu'elle mènerait l'action humanitaire au bénéfice des civils jusqu'à son terme. Une confrontation opposait les extrémistes du Front El Nosra à ceux de Ahrar El Cham. Qualifiés de modérés par certains pays occidentaux et d'autres Etats du Golfe, les éléments de Ahrar El Cham ont prouvé, au même titre que Front El Nosra et Daech, leur criminelle hostilité à toute paix. Les extrémistes du Front El Nosra également sont aidés par certains, dans le but d'obtenir le départ d'El Assad. Quel sort pour les extrémistes ? Les extrémistes occupant la province d'Alep depuis 2012 et tenus de quitter la région après un accord avec Damas et Moscou, pourraient, d'après une chaîne de télévision iranienne, reprendre les armes pour tenter d'obtenir le départ d'El Assad. La télévision iranienne accuse la Turquie de chercher à gérer des dizaines d'organisations dans la province d'Idlib, dont les terroristes évacués d'Alep appelés «la délégation islamique de Syrie», et de les réorganiser contre le gouvernement de Damas. La chaîne de télévision iranienne cite un élément de la coalition des rebelles armés qui aurait précisé que la plupart des terroristes qui avaient fui l'est d'Alep avaient rejoint Idlib, d'après la chaine de télévision iranienne Press TV. Un responsable de Fatah al-Cham a noté que l'accord pour la réorganisation des extrémistes était pour bientôt et que les terroristes devaient former une entité politique, militaire et idéologique avec un objectif tracé par Ankara. Il reste à espérer qu'il s'agit de fausses informations et que la Turquie ne cherche pas à réorganiser les extrémistes. Ankara qui est ciblée par des attentats terroristes et la Russie qui combat les extrémistes ont convenu d'un accord pour coopérer dans la lutte contre Daech. La coopération est appréciée par l'opinion publique mondiale qui souhaite que la Turquie arrête de permettre aux extrémistes d'accéder à ses frontières en direction de la Syrie. Pour Washington, Moscou et Damas, le front Fatah al-Cham (ex Front El Nosra) appartient à Al Qaïda. Pour ne plus figurer sur la liste noire de la Russie dans l'action militaire d'Alep, le front a changé de nom et promis de rompre avec Al Qaïda. Les extrémistes du Front El Nosra ont perpétré un génocide et tué de très nombreux civils, autant que Daech.