Le dernier remaniement du secrétariat national du FFS «a tourné à la purge et au règlement de comptes», dénonce Rachid Halet. Le désormais ancien membre de l'instance présidentielle du vieux front est sorti de sa réserve, pour la seconde fois, pour répliquer à ceux qui l'ont radié des rangs du parti. Le député de Tizi Ouzou ne doute pas un instant que ceux qu'il qualifie de «putschistes» vont continuer à sévir contre tous les militants, qui ne partagent pas leur démarche de normalisation avec le pouvoir. «Cette purge est appelée à s'étendre et s'élargir à bas bruit et de façon souterraine», écrit-il dans une déclaration rendue publique hier. «Une fois de plus, les putschistes ont agi au mépris des règles les plus élémentaires, des protocoles, de l'éthique et du fonctionnement régulier du parti», regrette le vieux militant, tout en pointant «l'arrogance» d'Ali Laskri qui a, «au nom de l'instance parallèle», ajoute-t-il, annoncé lui-même le nouveau secrétariat. En effet, Halet estime que ce dernier est «censé être nommé par le premier secrétaire en concertation avec l'instance présidentielle». C'est dans ce sens, d'ailleurs, qu'il relève une «volonté d'offenser, d'humilier et de dompter» le premier secrétaire, Abdelmalek Bouchafa, par Laskri. Les deux ayant déjà eu «un lourd contentieux», précise-t-il. Ensuite, ce procédé singulier révèle, selon lui, «le poids réel du premier secrétaire dans la direction reprofilée». Rachid Halet ne ménage pas Bouchafa qu'il accuse d'avoir laissé l'instance parallèle rouler sur ses pouvoirs. «Le premier secrétaire a complètement abdiqué sur ses compétences et ses prérogatives statutaires et a capitulé sans condition devant la bande des trois». Plus que ça, Bouchafa a, d'après l'ancien membre du présidium, «trahi tous les secrétaires nationaux, notamment ceux issus de sa fédération de Constantine qui lui avaient apporté leur concours», pour s'inscrire, désormais, «dans une logique de soumission complète pour des motifs que les militants ont du mal à comprendre». Cette «purge», poursuit celui qui se considère toujours comme membre de l'instance présidentielle (il ne reconnaît pas sa radiation), aura un impact négatif sur les futures campagnes électorales, mais aussi sur l'implantation et le développement du parti. Sur ce plan, Halet accuse l'instance parallèle, composée d'après lui des Chérifi, Laskri, les Baloul, Bouaïche et auxquels s'ajoute Bouchafa, d'avoir «cassé l'élan et la vocation nationale du FFS». Ils «ont ghettoïsé de nouveau le FFS dans le ‘'réduit kabyle''», tonne-t-il, relevant que «la conquête de l'Est du pays, du Sud et de l'Ouest, est durablement compromise», suite au remaniement du week-end dernier. Pour le rédacteur de la déclaration, le nouveau secrétariat national du FFS «porte la marque d'un déséquilibre grave et ne répond pas aux besoins de la situation politique actuelle». Et de supposer que «c'est peut-être paradoxalement le but recherché pour atteindre les objectifs réels qu'ils visent, c'est-à-dire le rapprochement avec certains segments du pouvoir». Enfin, malgré sa radiation, le député de Tizi-Ouzou ne va pour autant baisser les bras, comptant sur la base militante, dont «l'adhésion continue de faire défaut aux initiatives sataniques» de ses pourfendeurs. Confiant, il estime que «la partie n'est pas encore gagnée pour eux». Sur les prochaines législatives, le docteur Halet pense, d'ailleurs, qu'«il y a très peu de chances que la direction, dans son architecture actuelle puisse mener le FFS à gagner».