La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, s'en est pris, hier, à Toufik Zaïbet qui a lancé son produit aux composantes inconnues RHB, ou Rahmet Rebbi, présenté comme un remède miracle contre le diabète. «Ce charlatan n'a pas honte d'appeler son poison ‘'médicament''», a-t-elle lancé à l'ouverture de la réunion du Bureau politique de son parti à Alger. Mme Hanoune n'a pas épargné le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, qui avait fait une campagne de promotion du produit, le considérant comme étant «un complice dans le crime». S'interrogeant sur les raisons qui ont poussé le ministre de la Santé à agir de la sorte, l'oratrice a soutenu qu'il y a de gros intérêts en jeu dans cette affaire. Elle déplore et dénonce l'utilisation de la religion à des fins commerciales. La patronne du PT estime que «le président de la République est interpellé dans cette affaire car il s'agit de la crédibilité de l'Etat», en plus d'être «une affaire de santé publique». «Il faut faire toute la lumière sur cette affaire et sanctionner les responsables impliqués avec ce charlatan. Il faut aussi rembourser l'argent gagné grâce à la vente du poison», a-t-elle plaidé, précisant avoir été informée des cas de trois patients qui ont perdu la vue à Blida à cause de l'utilisation du RHB. Louisa Hanoune a appelé également au retrait du projet de loi sur la Santé que doit présenter le ministre devant l'APN. «Un ministre qui a fait la promotion d'un produit fabriqué par un charlatan ne peut pas élaborer un projet de loi sur la Santé. Il ne peut même pas gérer le secteur», a-t-elle proclamé. L'autre scandale sur lequel s'est exprimée Mme Hanoune est le décès du journaliste Mohamed Tamalt dans un hôpital d'Alger, alors qu'il purgeait une peine de prison. Là aussi, elle lance un appel au chef de l'Etat pour ouvrir une enquête sur les circonstances de l'emprisonnement et de la mort du journaliste, dans la perspective de sanctionner les responsables. Rappelant que le code de l'information et la nouvelle constitution interdisent l'emprisonnement des journalistes, l'oratrice a appelé également le président Bouteflika à libérer le journaliste Hassan Bouras qui croupit lui aussi en prison. Le chemin du chaos Devant les membres du Bureau politique de son parti, la SG du PT a prédit une année 2017 très difficile sur les plans économique, social et politique. Pour elle, «le statu quo étouffant» aggrave «l'opacité politique», alors que «la situation socio-économique se dégrade davantage» à cause des mesures d'austérité. Elle estime que les problèmes qui se posent et mettent en danger le pays et sa souveraineté «demeureront en 2017 car aucune décision audacieuse n'est prise pour stopper la marche vers le chaos». «Mais il n'est pas trop tard pour éviter cela», a-t-elle attesté, en appelant le président à faire une deuxième lecture de la loi de finances pour 2017. Elle explique que les conséquences de cette loi ne pourront pas être supportées par la majorité du peuple. Plaidant pour l'instauration d'un impôt sur la fortune, Mme Hanoune s'en est prise au ministre des Finances qui avait annoncé la suppression des impôts impayés, dont les chèques sans provision. Elle demande au ministre de divulguer ceux qui ont signé des chèques sans provision car, a-t-elle souligné, «au vu de la loi, ces personnes doivent aller en prison». Pour elle, le ministre doit chercher les moyens de recouvrer ces impôts impayés.