La wilaya de Aïn Defla qui s'étale sur 123 000 kilomètres carrés reçoit annuellement plus de 350 mm de précipitations. Malgré l'existence de cinq barrages totalisant une capacité théorique de 620 millions de mètres cubes, près de 360 millions de mètres cubes d'eau se perdent dans les oueds du fait que la majorité de ces ouvrages sont envasés. Par ailleurs, les quantités de pluies enregistrées au niveau des bassins versants du Zaccar, à Aïn Torki ou Ben Allel, n'ont qu'une seule utilité, à savoir nettoyer les oueds et le Cheliff, mais causent d'énormes dégâts en provoquant des crues sur leur parcours. Les citoyens habitant les piémonts du Zaccar souhaiteraient que les pouvoirs publics inscrivent des opérations pour la réalisation de deux grandes retenues collinaires afin de cultiver ces régions, autrefois potager d'Alger. Dans le cadre du renforcement des eaux pour l'irrigation, trois stations d'épuration sont programmées dans la wilaya. Selon le directeur de la station d'épuration des eaux usées de la ville de Aïn Defla (STEP), «les études sont prêtes, il ne reste plus que l'inscription de ces trois projets» pour permettre le traitement d'un volume d'eaux usées très important, notamment au niveau de celle de Boutane qui traitera en plus les eaux d'El Khemis, où la population dépasse les 80 000 habitants, et celles de Miliana qui compte quelque 45 000 âmes. La station de Zeddine ne devra son existence qu'au rôle qui lui sera confié, à savoir épurer les eaux qui se déversent dans le barrage de Ouled Mellouk. Quant à la troisième station qui sera implantée à El Attaf, une ville de plus de 50 000 habitants, la nécessité d'une telle réalisation est la récupération d'une importante quantité d'eau destinée à l'irrigation d'une partie de la plaine El Attaf-El Abadia. Un cadre de l'Office national d'assainissement affirmera que «la station d'épuration des eaux usées de Aïn Defla, qui a démarré au mois d'août 2007, a atteint sa capacité réelle de traitement en recevant 9040 mètres cubes par jour durant cet hiver, alors qu'en temps normal, elle reçoit entre 7500 et 8000 mètres cubes/jour et principalement des eaux ménagères puisqu'il n'existe aucun tissu industriel. Cette station qui fonctionne H24 selon le système des quarts, emploie 30 personnes, dont 13 ingénieurs et techniciens supérieurs. Le principe de traitement adopté au niveau de cette structure est celui d'une épuration biologique par boues activées à très faible charge. Quelque 9000 mètres cubes d'eau traitée est lâchée quotidiennement dans l'oued Cheliff alors que la station récupère près de 50 mètres cubes de boue séchée utilisée comme engrais par les agriculteurs, suite aux résultats des analyses de cette boue qui ne contient que 0,01 g de cuivre, 0,08 g de plomb, 0,063 g de cobalt et 0,008 g de zinc par kg alors qu'elle renferme 1,6 g de potassium et 5,4g d'azote par kg. «Le taux de toxicité est infime», reconnaîtra M. Hafif, ajoutant que le laboratoire effectue deux fois par jour les analyses des eaux à l'entrée et à la sortie. Non habitués à utiliser cette boue séchée, les fellahs pensent qu'il faut du temps pour voir si ce limon est rentable. «C'est nouveau pour nous. Je pense que cette boue a les mêmes portées que le fumier. On l'espère», dira un fellah de Arib.