Pour la première fois depuis 1979, le Conseil de sécurité a exhorté l'Etat hébreu «à cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation dans les territoires palestiniens». Il considère que la colonisation est «dangereuse pour la viabilité d'une solution à deux Etats». Il reprend notamment la position de l'ONU selon laquelle les colonies israéliennes «n'ont pas de valeur juridique». La résolution de l'ONU sur la colonisation de la Palestine par Israël est interprétée comme un triomphe pour le peuple palestinien, mais Netanyahou semble être à l'aise avec l'arrivée au pouvoir du républicain Donald Trump. Ce dernier qui sera investi au poste de président le 20 janvier s'est exprimé en faveur d'Israël, promettant d'établir l'ambassade américaine à El Quds. Obama qui est affolé par les changements qui peuvent être décidés par le nouveau président, a tiré un baroud d'honneur, précédant son départ. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, avait, il y a quelques semaines, accusé Israël de ne pas chercher la paix avec les Palestiniens. Pour les Américains, il n'est pas question de reconnaître la colonisation définitive de la Palestine. Les Américains ont opté pour l'abstention. Les 14 autres du Conseil ont voté en faveur de ce texte initialement proposé par l'Egypte. Auparavant, il avait été annoncé que l'Egypte avait officiellement retiré le projet de résolution, alors que quatre autres pays, à savoir le Sénégal, le Venezuela, la Nouvelle-Zélande et la Malaisie, avaient décidé de «venir en aide» aux Palestiniens et de présenter pour leur part le projet. Selon un haut responsable du gouvernement israélien, le projet de résolution a été promu par Barack Obama et le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Selon ce responsable, l'Administration sortante a même participé à la création de ce document sans en informer Tel-Aviv. Israël a été rarement dénoncé par une résolution de l'ONU. Le veto américain a été souvent imposé par Washington. La résolution adoptée vendredi coïncide avec le départ du secrétaire général de l'ONU, Ban ki Moon et Barack Obama. Ces responsables peuvent avoir préféré terminer leur mandat par un geste envers l'histoire et pour l'instauration de la paix engageant les Palestiniens et les Israéliens. Les choses ne sont, malheureusement, pas aussi simples quand on sait que certains dirigeants israéliens, comme Netanyahou, accordent peu d'intérêt à la réconciliation avec les Palestiniens et refusent de libérer des territoires occupés. Pourtant, l'expérience a montré que la communauté mondiale peut influer sur l'événement, comme en témoigne la résolution adoptée par le Conseil de l'ONU, soutenue par les Américains, pour la libération du Sinaï égyptien par Israël qui n'a pas eu d'autre choix que d'obtempérer. L'espoir du peuple palestinien souffrant de la colonisation compte sur la sagesse de la communauté mondiale pour accéder au droit à la paix.