«Je ne peux pas enfreindre la loi», avait déclaré le 14 juillet 2016 le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, en réponse à une question de journalistes sur une possible prorogation du délai fixé à début 2017 aux concessionnaires automobiles pour créer une activité industrielle. Une fois la menace arrivée à terme, force est de constater que le ministère du Commerce continue de recevoir les dossiers des concessionnaires automobiles concernés par l'investissement dans l'industrie du montage et ce, contrairement à l'article 52 de la loi de finances 2014, les obligeant à réaliser un investissement industriel ou semi-industriel lié à leur activité automobile, dont l'échéance était pourtant fixée au plus tard à début 2017. La décision de retirer les licences aux concessionnaires des marques automobiles qui n'ont pas répondu à cette exigence n'est donc pas mise en application par la commission bilatérale composée des ministères du Commerce et de l'industrie, en charge du dossier. Selon le chargé de communication du Commerce, Samir Meftah, une réunion se tiendra prochainement entre les ministres des deux secteurs afin de décider de la prochaine étape qui va définir la situation définitive des concessionnaires qui n'ont pas appliqué la réglementation. Notons que les concessionnaires des marques automobiles qui n'ont pas répondu à cette exigence risquent de perdre leur licence d'importation. La commission interministérielle chargée de la délivrance des licences d'importation a proposé d'ailleurs d'importer seulement 53 000 véhicules en 2017 avec une baisse de près de 45 000 par rapport à l'année 2016. En attendant la décision qui sera prise après les réunions prévues prochainement pour définir officiellement le contingent final des quotas de 2017, la situation du marché demeure marquée par une forte hausse des prix et un manque d'offres. Le gouvernement, quant à lui, s'est fixé comme objectif à travers ces mesures la rationalisation des importations consistant à ne plus autoriser le stock de véhicules. Par ailleurs, l'industrie automobile en Algérie a connu une dynamique certaine ces dernières années avec le lancement de l'assemblage de la Renault Clio 4, annoncé pour le courant de cette année. L'assemblage de cette voiture intervient après celui de la Dacia Sandero Stepway en septembre 2016 et la Renault Symbol, l'un des véhicules les plus prisés en Algérie. Par contre, des difficultés liées à des paramètres inconnus entravent l'avancement des discussions pour le projet de Peugeot. Car l'installation du constructeur français, après son compatriote Renault, devait faire l'objet d'une signature d'accord au mois d'avril 2016 lors de la réunion de haut niveau Algérie-France. L'implantation a finalement été reportée pour des raisons inconnues. Entre-temps, d'autres projets ont vu le jour ou sont sur le point d'être concrétisés, à l'image de l'usine de montage de cinq types de véhicules de la marque sud-coréenne Hyundai, implantée à Tiaret par Tahkout Manufacturing Company (TMC) ou encore la signature d'un contrat fin 2016 pour la construction d'une usine de montage de véhicules de marque Volkswagen passé entre Sovac et la maison mère allemande et ses filiales espagnole Seat et tchèque Skoda.