Douloureuse transition L'année 2017 s'annonce rose avec l'annonce de la concrétisation des projets de montage de véhicules particuliers Volkswagen et Nissan et la montée en cadence de la production des Renault Symbol et Sandero assemblés dans l'usine d'Oran. Au moins dix modèles de voitures de marque Renault, Hyundai, Volkswagen, Nissan montés dans des usines algériennes pourraient être commercialisés dans le pays l'année en cours. On annonce également la signature de l'accord avec Peugeot pour le montage en Algérie de véhicules particuliers de la marque au lion. De quoi réjouir les banques de la place intéressées par le développement du produit crédit auto : BNA , CPA, BNP Paribas, Société Générale, El-Baraka, Salama Bank. Au tableau gris, l'année 2017 est également l'année de la poursuite du déclin du marché automobile en Algérie. Avec l'institution de la licence d'importation en 2016 et son corollaire le système des quotas, on enregistre une baisse chronique de l'activité. On a enregistré l'année dernière l'importation de 80 000 véhicules contre 400 000/an précédemment et la disparition de dizaines de concessionnaires multimarques. Plusieurs concessionnaires, devant la déprime du marché, ont dû fermer de nombreux showrooms et licencier des milliers de travailleurs. La situation sera plus difficile en 2017 puisque l'Algérie compte importer seulement 50 000 véhicules l'année en cours et interdire l'importation de véhicules aux concessionnaires n'ayant pas déposé fin décembre un dossier d'investissement dans un projet industriel dans le secteur automobile. Ce commerce industrialisant reste une approche positive parce qu'elle permet l'émergence d'une véritable industrie automobile en Algérie. Mais pour parvenir à cet objectif qui consiste à produire des véhicules en Algérie avec un taux d'intégration appréciable, l'Algérie devra passer par une période de transition d'au moins trois ans considérée comme douloureuse et coûteuse en termes d'importations. En effet, avec l'installation de plusieurs usines de montage, les importations de voitures en kits (SKD) vont aller crescendo. Cette situation pourrait durer jusqu'à l'émergence d'un véritable tissu de sous-traitance locale. En attendant, le véhicule particulier, eu égard à l'institution de licences d'importation, ne sera pas très disponible en 2017, du moins jusqu'à la montée en cadence des autres usines de montage hors Renault. Autre handicap : cette industrie n'atteindra sa maturité que quand se développera en parallèle une filière recherche et développement en Algérie, d'abord dans le design de véhicules moins énergivores, puis dans la conception de modèles de véhicules électriques ou à l'hydrogène en partenariat avec des constructeurs européens ou asiatiques. Par : K. Remouche [email protected] Lire le dossier