La Fédération algérienne de football (FAF) vient de se voir infligé un premier avertissement et une amende financière par la Fifa. La raison en est l'usage de produits pyrotechniques par les supporters des Verts, lors de la rencontre qui a opposé l'équipe nationale à la sélection égyptienne, le 7 juin. Le match en question, qui s'est déroulé dans l'enceinte du stade Mustapha Tchaker de Blida, a vu la présence de plusieurs inspecteurs de la Fifa, qui ont ainsi signalé l'utilisation par la foule de fumigènes, de feux de Bengale et autres produits, malgré l'interdiction formelle émise par la Fifa concernant tous les matches se déroulant sous son égide. Pourtant, un large dispositif de sécurité a été mis en place lors de cette rencontre «à risque», au vu des enjeux qui en découlaient. Les responsables de la structure sportive, assurant que ces contrôles sont de l'entier ressort des services de la sûreté de la wilaya, estiment que tenter de mettre un terme définitif à l'introduction de fumigènes dans les stades est chose difficile, voire impossible. «Afin de stopper les porteurs de tels produits, il faudrait que les agents à l'entrée procèdent à une fouille minutieuse de chaque supporter qui se présente. Lorsqu'ils sont plus de 40 000, comme cela a été le cas en ce jour du 7 juin, pressés et survoltés qu'ils étaient, cela relève de l'irréalisable de tous les contrôler individuellement», explique le directeur de l'Opow de Blida, Mohamed Khenfir. «D'après ce que je sais, les services de sécurité avaient arrêté, dans un premier temps, une liste de mesure et de décisions draconiennes, qui, pour des raisons que j'ignore, ont été assouplies, voire annulées», poursuit-il. Plus de moyens de détection performants Afin d'endiguer ce phénomène, il est nécessaire de doter toutes les structures de moyens sécuritaires capables de détecter le moindre objet suspect lorsque l'affluence est importante. «Il faudrait installer, entre autres, des portiques de sécurité, des scanners ou des détecteurs de métaux. De plus, les employés du stade doivent aider les agents de l'ordre, dans le sens où ils ne doivent en aucun cas aider les supporters à introduire de tels produits dans l'enceinte. D'ailleurs, notre personnel a reçu comme consigne de signaler tout individu suspect ou toute personne qui enfreint cette interdiction», assure M. Khenfir. Les «réfractaires» au bon déroulement des rencontres sont lourdement pénalisés, puisque les supporters appréhendés en possession de fumigènes sont «directement arrêtés, conduits au poste de police et puis placés en garde à vue». Toutefois, poursuivra le responsable de l'établissement, ce phénomène, «qui n'est pas propre aux supporters algériens ou à l'Algérie», trouve aussi pour origine l'ignorance des jeunes et moins jeunes quant à cette prohibition. Plus de sensibilisation «Le public n'est pas au fait que leur comportement fait peser sur leur équipe le spectre de sévères sanctions, en plus des dangers pour leur intégrité physique ou de la destruction des infrastructures. C'est pour cela qu'en parallèle de la sécurité, des sanctions disciplinaires ou de répression judiciaire, et des campagnes de sensibilisation doivent absolument être engagées par les autorités concernées, par le biais des médias et autres», estime-t-il. Pourtant, plusieurs annonces avaient été formulées avant le coup d'envoi du match, invitant le public de Blida à ne faire usage de ces engins pyrotechniques sous aucun prétexte. Même l'ancienne gloire du football algérien, le mythique Lakhdar Belloumi, a été sollicitée à ces fins. Comment expliquer que ces supporters n'en aient pas tenu compte ? Le directeur du stade Mustapha Tchaker estime que «cela n'a vraisemblablement pas été suffisant», ajoutant, dépité : «De toutes les façons, les personnes qui brandissent ces fumigènes trouvent toujours une parade. Parfois, et lorsqu'ils n'en ont plus, ils vont même jusqu'à brûler des journaux !»