L'équipe nationale de football va jouer dimanche prochain l'un des matches les plus importants de son histoire. Important mais pas décisif parce que même battue (ce que nous ne lui souhaitons pas) elle sera toujours en course pour la qualification à la Coupe du monde et à la CAN de 2010. Même en cas de victoire des Verts, couplée à une défaite des Egyptiens au Rwanda, le billet pour l'Afrique du Sud ne sera toujours pas obtenu d'une manière officielle. Il faudrait, pour cela, attendre la journée suivante qui verra l'équipe algérienne recevoir celle du Rwanda au moment où celle d'Egypte se rendra en Zambie. Le match de dimanche sera aussi important pour la Fédération algérienne de football qui sait qu'un succès des Verts pourrait être anéanti sur décision de la Fifa. Il n'est un secret pour personne que la grande phobie des responsables de la FAF mais aussi du plus grand nombre d'Algériens serait de voir le match de dimanche gâché par des imbéciles qui n'ont d'obsession que de vouloir montrer aux gens qu'ils savent chanter et danser avec un fumigène à la main. Le voilà le grand danger. Depuis le match contre l'Egypte, le 7 juin dernier, on en est arrivé à craindre que des énergumènes fassent le mariolle dans les tribunes avec des engins pyrotechniques. Le problème est très sérieux. La Fifa dispose de trois arsenaux réglementaires pour sévir. Le premier est celui de la Coupe du monde de 2010 dans lequel on trouve les critères arrêtés précisément pour cette compétition, critères qui nous renvoient au code disciplinaire pour «encadrer» la phase préliminaire (celle que l'on dispute actuellement) et la phase finale. Ce code est mis en application par la commission de discipline dans laquelle siège, en tant que membre, l'ancien président de la Fédération algérienne de football, M. Hamid Haddadj. Si cette commission venait à étudier un dossier concernant l'équipe d'Algérie, il ne pourra, évidemment, pas siéger ce jour-là. L'article 40 de ce texte indique que «l'autorité (comprendre la commission de discipline) peut, en cas de récidive, aggraver la sanction à prononcer». Le 7 juin dernier, des fumigènes avaient été allumés dans le stade lors du match Algérie-Egypte, à la suite de quoi la FAF avait été sanctionnée d'une amende de 20 000 dollars. Si le même scénario se répétait lors du match contre la Zambie, la commission pourrait être nettement plus sévère. Le 29 mars dernier, des supporters bosniaques avaient allumé des tas d'engins pyrotechniques lors du match de Coupe du monde Belgique-Bosnie Herzégovine qui s'était déroulé à Genk. La veille, c'étaient des supporters polonais qui en avaient fait de même lors du match Irlande du Nord-Pologne de Coupe du monde. La commission de discipline de la Fifa a averti, par la suite, les fédérations de Bosnie-Herzégovine et de Pologne qu'elle leur imposerait des sanctions plus sévères, telles qu'une déduction de points ou l'élimination pure et simple de la compétition en cas de récidive de la part de leurs supporters. Les Algériens sont prévenus. Le troisième arsenal réglementaire est le texte lié à la sécurité dans lequel la Fifa fait référence au délégué chargé de cette sécurité. En Algérie, il y en a un. Il s'agit d'un commissaire divisionnaire désigné par la FAF et agréé par l'instance de Zurich. Il a déjà participé à des séminaires et des stages organisés par cette dernière sur le thème de la sécurité dans et autour des stades de football. Ce dernier texte balise l'organisation d'un match de football, notamment ceux dits officiels, et l'on peut dire que les critères qui y sont cités sont d'une extrême rigueur. Inutile de dire que l'interdiction d'introduire des produits dangereux comme les fumigènes et autres artifices pyrotechniques y est bien référencée. Celui qui voudra jouer à l'intéressant le jour du match Algérie-Zambie devra être sanctionné comme on le ferait pour n'importe quel chauffard ou quidam qui s'adonne à des pratiques illégales. Son acte ne ferait que nuire aux intérêts de l'équipe nationale, l'équipe du pays et de tout le peuple algérien, alors qu'elle se trouve aux portes d'une double qualification historique.