Les syndicats autonomes de la Fonction publique seront associés à l'élaboration de l'avant-projet de loi portant nouveau code du travail, selon les déclarations officielles. Après avoir préparé une mouture qui constitue une base de travail, le gouvernement semble ne pas vouloir refaire l'erreur du dossier de la réforme de la retraite lorsqu'il a décidé de réviser la loi sans avoir au préalable consulté les partenaires sociaux. Conséquences : un mouvement de mobilisateur qui a paralysé plusieurs secteurs et un bras de fer qui dure toujours. Cette fois-ci, il veut faire dans le dialogue, l'association et la concertation. Le directeur des relations de travail au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale l'a réaffirmé, hier, sur les ondes de la radio chaîne III. Adbelali Droua, qui indiquait que le projet était «au stade de maturation», a affirmé qu'«une copie sera adressée aux syndicats pour enrichissement et pour qu'ils puissent émettre des propositions». En principe, il s'agit d'un geste fort, mais qui reste à accompagner avec une prise en charge des doléances qui seront soumises ainsi que par un renforcement des mesures visant à protéger les travailleurs. C'est du moins l'avis des syndicats qui, malgré le fait qu'ils prennent acte de la démarche, restent prudents quant à son aboutissement. Par expérience, Meziane Meriene dit «espérer que cette nouvelle méthode de faire n'est pas conjoncturelle», du fait que l'on s'approche de l'organisation des élections législatives pour lesquelles le gouvernement veut un climat des plus apaisés. «Nous avons par le passé été associés à des consultations comme celles d'Abdelkader Bensalah en 2011. Malheureusement, toutes nos propositions ont été jetées dans la poubelle et nous avons par la suite été diabolisés et exclus», rappelle-t-il. Mais, assure le coordinateur national du Snapest, «nous allons quand même participer avec des propositions et aller jusqu'au bout pour mesurer la volonté des autorités à nous associer». Même son de cloche du coté du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Boualem Amoura explique que son syndicat est disposé à participer avec des propositions dans l'intérêt que ce soit des travailleurs ou du gouvernement, pour un meilleur code régissant les relations de travail. Sauf qu'«il ne faut pas perdre de vue les constantes inviolables», met-il en garde d'emblée. Notre interlocuteur entend surtout parler du «droit à la grève, des libertés syndicales et des droits des travailleurs sur leurs employeurs» qu'il n'est pas question de remettre en cause. Plus que ça, le secrétaire général du Satef estime qu'«il faut aller plus loin en réclamant l'immunité pour les syndicalistes dans l'exercice de leur mission». Comme tous les syndicats, tout en admettant que la participation à l'enrichissement du projet de code du travail «n'a rien à voir avec le dossier de la retraite où la pression est maintenue», Amoura avertit cependant que la même suite sera donnée à ce projet si les doléances des travailleurs ne sont pas prises en considération par le gouvernement. «Nous allons soumettre nos propositions et si aucun écho n'est trouvé, nous opterons automatiquement pour la protestation». Quoi qu'il en soit, le syndicaliste souhaite que ce dialogue marquera le début d'une nouvelle ère dans la relation «gouvernement-syndicats» puisqu'une tripartite est prévue au mois de mars prochain (avant les élections) et pour laquelle il y a beaucoup d'espoirs à ce que les syndicats autonomes puissent être présents.