Le taux de chômage dans le monde devrait demeurer élevé en 2017 annonce l'Organisation Internationale du Travail (OIT) dans son dernier rapport. Alors que la population active continue d'augmenter, le chômage touchera un peu plus de 201 millions en 2017 soit une hausse de 3.4 millions de personnes sans activités professionnelles comparant à l'an 2016. Pire, d'après les prévisions de l'OIT, la croissance de la population active en recherche d'emploi se traduira par 2,7 millions de chômeurs supplémentaires dans le monde en 2018. La hausse du nombre de demandeurs d'emploi proviendra essentiellement, explique-t-on dans le rapport, de la dégradation de la situation du marché du travail dans les pays émergents. «Les effets de la récession profonde qu'ont connue plusieurs d'entre eux en 2016 continueront à se faire sentir sur le marché du travail en 2017», note cette organisation mondiale à laquelle adhère l'Algérie. De fait, entre 2016 et 2017, le nombre de chômeurs devrait s'accroître dans les pays émergents d'environ 3,6 millions soit 5,7% en 2017 contre 5,6% en 2016. Pour le cas de l'Algérie, le taux de chômage tournera autour de 9% à 13 % faisant ainsi partie des pays les plus touchés par ce phénomène social durant l'année en cours. Beaucoup plus que ce qu'a établi l'Office national des statistiques (ONS). Ce dernier a rendu publique une étude datant du dernier trimestre de 2016 comptabilisant une hausse du nombre de personnes sans emploi à 1,337 million (+0.6% par rapport à 2016). De même, les pays en développement devraient aussi voir le nombre de chômeurs augmenter en 2017. 450 000 personnes y seront concernées. En pourcentage, ça représentera un accroissement de 5,5% en 2017 et 2018. Pour de nombreux pays émergents et en développement, toutefois, la préoccupation majeure reste le problème chronique de la mauvaise qualité de l'emploi, constate l'OIT. Elle estime que ces pays enregistrent de fortes proportions de travailleurs pour leur propre compte et de travailleurs familiaux non rémunérés faisant augmenter le nombre d'emploi vulnérable et par-là même le taux de pauvreté au travail. L'Organisation internationale du travail lie, en outre, cette hausse à un ensemble de tendances sociales notamment aux inégalités des chances entre les sexes sur le marché du travail. Celui-ci se manifeste de façon «persistante dans plusieurs domaines». Ainsi, en Afrique du Nord, les femmes actives auront deux fois plus de risques que les hommes d'être au chômage en 2017. «Le contraste est particulièrement marqué dans les Etats arabes avec un écart dépassant les 12%» révèle-t-on dans ledit rapport. En Algérie, les dernières statistiques de l'ONS ont confirmé cet état de faits soulignant que le taux de chômage chez les femmes est plus important que celui des hommes. 9,9% chez les hommes contre 16,6% chez les femmes. 27% de Maghrébins «poussés» à l'émigration La situation sociale et le manque de possibilités de trouver un poste de travail n'ont pas seulement fait fléchir l'économie des Etats concernés. Ils représentent aujourd'hui l'une des raisons, même l'une des principales, qui poussent ces citoyens inactifs à émigrer. L'OIT affirme qu'entre 2009 et 2016, le nombre de populations en âge de travailler désireuses de migrer «n'a cessé d'augmenter dans toutes les régions du monde, à l'exception de l'Asie du Sud et de l'Asie du Sud-Est-Pacifique ». C'est en Afrique subsaharienne où la proportion de personnes souhaitant s'établir à l'étranger est le plus élevée, soit 32%. Suivie de près par l'Amérique latine et les Caraïbes avec plus de 30%. En Afrique du Nord, 27% des personnes sans emploi sont tentés d'émigrer.