L'Instance de suivi et de concertation de l'opposition s'est réunie, hier, à huis clos, au siège du MSP, à Alger, dans un contexte particulier pour cette coalition de l'opposition. Plusieurs de ses membres –dont le parti Jil Jadid de Sofiane Djilali, le Front de justice et de développement (FJD) d'Abdellah Djaballah et du Mouvement Ennahda– ont boudé cette rencontre qui intervient à la veille des élections législatives. Preuve que cette réunion n'a pas suscitée d'intérêts particuliers. Les partis affiliés à la mouvance islamistes semblent, désormais, beaucoup plus attachés à la toute récente union sacrée qu'ils ont scellée en perspectives des prochaines échéances électorales. Une union appelée, d'ailleurs, selon ses initiateurs, à se transformer en fusion. Le président du parti Talaie El Hourriyet s'est, quant à lui, contenté de se faire représenter par un de ses cadres à cette rencontre qui est de toute évidence sans enjeux. Benflis prend-il ses distances avec l'ICSO ? Fort probable. Et pour cause, à l'opposé du boycott décidé, l'ancien chef du gouvernement, la majorité des formations politiques regroupées dans cette instance s'est déjà prononcée en faveur de la participation aux législatives qui arrivent à grands pas. Seuls Abderrezak Makri du MSP, Mohcine Belabbas du RCD, l'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour et autres Filali Ghouini d'El Islah et Tahar Benbaibèche ont été présents en plus d'autres formations politiques et représentants de la société civile. à la fin des travaux de la réunion, l'ICSO a réitéré sa position de respect des choix des partis membres vis-à-vis des élections. «L'Icso considère que la position des élections législatives est une affaire qui concerne la souveraineté des partis», peut-on lire dans le communiqué laconique de l'instance affirmant qu'elle n'a aucune position officielle relative à ces échéances. Le document, qui porte la signature du président du MSP, Abderrazak makri, a vilipendé, dans ce sens, les déclarations officielles qui visent à empêcher les partis boycotteurs d'exprimer leurs positions. «L'ICSO dénonce le discours officiel qui met la pression sur l'avis opposé et empêche les partis ayant boycotté les élections d'exprimer leurs positions», ajoute le document. Une allusion qui ne souffre d'aucune ambiguïté puisqu'il s'agit des déclarations du ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Nouredine Bedoui. Ce dernier, rappelle-t-on, est monté au créneau pour fustiger les partis politiques qui ne prennent pas part aux élections. «Pourquoi donner des agréments à des partis qui ne participent pas à l'animation de la vie politique du pays», s'est demandé, en effet, le ministre de l'intérieur menaçant par-là même de sévir contre les concernés. L'Instance de concertation et de suivi de l'opposition a, en outre, affirmé la poursuite de son travail politique commun pour trouver une solution à la crise qui frappe le pays. Par ailleurs, l'Icso a exprimé «ses préoccupations» quant à ce qu'elle a qualifié de «souffrances sociales qui touchent une large frange des citoyens, à cause des politiques erronées du pouvoir en place». Des erreurs dont elle dit «avoir mis en garde à maintes reprises».