Intervenant à l'ouverture de la réunion de l'Instance de coordination et de suivi de l'opposition (Icso), tenue hier, à Alger, au siège de son parti, le président du Rasseblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a insisté sur le fait que "le consensus doit prévaloir pour sauvegarder la structure qui est un instrument de lutte entre les mains de l'opposition". Pour lui, "c'est tout à fait normal qu'il y ait un débat contradictoire au sein de l'Icso, comme c'est de coutume au sein des partis politiques", étant donné que "l'objectif reste le même", à savoir celui qui "consiste à rapprocher les points de vue pour peser ensemble, et c'est ce que nous avons fait jusque-là". Ainsi, Mohcine Belabbas estime qu'"il est important en politique de ne pas faire dans la précipitation s'agissant de la prise de décision et de tenir compte de la réalité politique et s'éloigner des discours démagogiques ou qui sont basés sur les sentiments". Dans tous les cas, et s'agissant des élections législatives à venir, le président du RCD maintient qu'"une position commune de toute l'opposition, qu'elle soit structurée ou pas au sein de l'Icso, serait la plus rentable politiquement et la plus crédible auprès de la population". Aussi, ajoute-t-il : "Nous devons réfléchir à l'impact du boycott ou de la participation sur l'objectif de départ qui était celui de la transition démocratique." Sur le même chapitre, le président du parti des Avant-gardes des libertés, Ali Benflis, a, de son côté, souligné qu'"il ne s'agit pas, à ce stade, de nous prononcer sur l'attitude à adopter vis-à-vis des futures échéances électorales et cela pour deux raisons : d'abord cela serait prématuré tant le délai qui nous sépare de ces échéances est encore relativement long, et nul ne peut prédire les développements susceptibles d'intervenir dans ce délai ; ensuite, il est clair, pour moi, que l'attitude à adopter à l'égard de ces échéances relève des attributions de chaque formation politique en fonction de sa lecture de la situation politique et des objectifs politiques qu'elle assigne à sa participation ou sa non-participation à ces échéances électorales à venir". Cependant, poursuit l'ancien chef de gouvernement, "ce constat n'empêche pas une action collective de notre part". Il souligne que "bien au contraire, cette action collective me semble nécessaire et possible". Dans l'immédiat, il suggère qu'"il est attendu de nous que nous réagissions aux assauts continus que le régime politique en place mène contre les droits et les libertés, contre le pluralisme politique et contre l'intégrité des processus électoraux". Il relève, d'ailleurs, que "les partis et les personnalités membres de l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition ont, chacun pour ce qui le concerne, pris position sur la nouvelle vague de restrictions par laquelle le régime politique ne souhaite pas moins que la domestication de la société civile et de la société politique dans leur ensemble". Aussi que "toutes nos réactions vont dans le même sens" et qu'"il s'agit, donc, pour nous, de rassembler ces réactions pour en faire une position commune destinée à faire savoir à l'opinion publique que l'opposition est unie autour des objectifs de défense des droits et des libertés, de préservation de l'intégrité du pluralisme politique et de lutte contre la tricherie politique et la fraude électorale". M. M.